Une femme est venue, pressée, a laissé ce vêtement sur la cabine téléphonique et est repartie... Un mystère qui restera sans doute inexpliqué. Ca ferait un début d'idée d'histoire...
Au bureau, on n'échappe pas à la cérémonie des oeufs qu'on a tenté de reproduire la veille (les mains couvertes de couleurs et du jaune d'oeuf par terre), avec Emilia et Vladi. Cette fois, les oeufs sont durs ! On les mange avec le kozounak.
Repas à Veda House, où on retrouve Miki (de Macédoine), avec qui (et un autre copain) on passe une soirée très sympa à Art Hostel.
Language universel
Les Bulgares ne parlent certes pas beaucoup anglais, mais Claire se débrouille bien entre les sourires, les mimes, les expressions, et même les dessins pour commander, se repérer, et même discuter (notamment avec une petite dame qui l'invite chez elle et lui propose presque son fils en mariage)...
Je ne peux prendre de congés, mais Claire s'aventure pour deux jours à Veliko Turnovo, chez Nick et Cathy au Phoenix Hostel.
Soirée à l'appart avec Fender, Tristan, Sasho, Béranger et un photographe qu'ils hébergent, Sébastien (http://www.fantinipictures.com/). Il voyage depuis plusieurs mois en moto de la Syrie aux Balkans en passant par d'autres régions pour un projet de photos sur la mythologie et apprend le ney, le grand frère du kaval. "Improvisations" à la basse, trompette, flûte irlandaise, voix et kaval !
Sasho et Fender (photo de Tristan)
Vendredi, Claire est de retour. Trois nouveaux volontaires européens viennent d'arriver à Sofia : on va les accueillir à une petite fête surprise qui me rappelle ma propre arrivée, qui semble loin...
Viara improvise avec quelques autres musiciens.
Suite de la nuit au "4km", où une soirée a lieu. Le DJ était franchement nul (DJ 99 - Guttorm Andreasen), mais on s'est quand même bien marré avec Claire et les copains macédoniens de Sofia, Miki, Julie et la bande.
Sasho et Miki
Le lendemain, c'est l'anniversaire de Claire, et le jour où Joanne arrive en Bulgarie. Au départ, Joanne et moi nous sommes connues par le Foyer des lycéennes, où on était collègues "maîtresses au pair", puis par la fac de Nanterre, les mobilisations étudiantes, les petits concerts à Paris et ailleurs, les errances à vélo, les heures passées à discuter au bureau de permanence...
Balade toutes les trois au "South Park" de Sofia pour profiter du soleil et des arbres en fleurs.
Joanne et Claire
Le soir, pour fêter l'anniversaire de Claire à la bulgare comme il se doit, on va voir un concert d'Oratnitsa, qui se décrit comme un groupe de "transe folklorique bulgare". C'est un mélange de musique traditionnelle (kaval et chants typiques) et d'éléments nouveaux (didgeridoo et cajón). En tout cas, le public est effectivement en transe, entre les sauts dans tous les sens et les pas de horo !
Le chanteur souhaite son anniversaire à Claire et tout le monde l'acclame... pendant que Claire sirote tranquillement son verre sans se rendre de compte de rien, car c'était du bulgare !
Le lendemain, on part s'attaquer aux pentes du monts Vitosha.
Entre ça et les signes de têtes inversés des Bulgares, de quoi s'y perdre.
Arrivée au lac que nous cherchions, au milieu de la montagne. Pause méritée sur ses berges.
De retour à la ville après le calme de Vitosha. Pas même le temps de rentrer : Viara, une Bulgare qu'on a rencontrée vendredi, nous propose de la rejoindre à la Maison Rouge pour assister à un spectacle de danse contemporaine, dans le cadre d'un festival. On y va, ne sachant pas très bien ce qu'on va voir... En entrant, on nous demande, pour une fois, de surtout ne pas éteindre nos téléphones. Pour ce qui est d'aiguiser notre curiosité, c'est réussi ! Un numéro défile sur la ceinture d'un des danseurs : tout le public s'empresse d'appeler. Personne ne parle ni ne bouge, mais des bruits d'animaux se font entendre : c'est la sonnerie du portable. Le thème du spectacle est la grippe aviaire. Quatre danseur parlent sans vraiment dialoguer, c'est plus une série de monologues. De plus en plus de plumes finissent par voltiger un peu partout autour de nous et font le bonheur des enfants. On est assez déçues : il y avait de l'idée, mais elle n'a pas été très exploitée et on reste un peu sur notre faim en sortant.
On continue la soirée avec Viara et ses amis au "After Art", bien nommé pour l'occasion.
La "maison du parti", siège du Parti Communiste jusqu'en 1990 et désormais l'un des bâtiments du Parlement.
Le lendemain, nous partons dans une "autre Bulgarie", peu visible, mais pourtant que vivent de nombreuses personnes. On va marcher dans une "mehala", comme on appelle les quartiers roms, Fakulteta. On dit que c'est une "ville dans la ville", avec plusieurs milliers d'habitants (certains disent 50 000), pour la plupart Roms. Toutes les trois, on ne correspond pas vraiment à ce paysage, dans lequel peu de non-Roms "s'aventurent" de peur de mésaventures et de dangers pour la plupart fantasmés. Les gens nous demandent si nous sommes perdus, ce que nous cherchons. Je connais une association dans le quartier, Romani Baht, ce qui nous permet de nous promener dans le quartier sans se sentir trop mal à l'aise vis-à-vis des gens, qui se ne comprennent pas ce que nous faisons là. Un homme vendant deux ou trois petits articles se met à discuter avec nous. Il nous raconte en français et en bulgare avoir vécu en France dans quelques villes, avoir connu telle ou telle personne, dormi sous un pont... A ma grande surprise, il décrie les activités de Romani Baht, qui pourtant me semble agir énormément pour la communauté Rom : ils se paieraient des villas avec l'argent européen. Ayant observé un peu leur travail -qui me semble admirable, je prends avec de grandes pincettes ce qu'il nous dit...
C'est la première fois que je viens ici depuis l'hiver, et que les routes sont dégagées de la neige. Les trous dans le sol (que le leader d'Ataka, le parti bulgare d'extrême droite, avait promis de boucher avec un mélange de goudron et de Roms) sont plus visibles. Toutes les maisons sont assez basses, souvent faites de briques et sans revêtement extérieur. L'écoulement des eaux est plus que primaire et les camions poubelle ne doivent pas passer souvent. Nous sommes surprises du nombre d'enfants dans les rues en ce lundi matin. Peut-être est-ce à cause du système bulgare dans lequel les élèves viennent dans certaines écoles seulement le matin ou seulement l'après-midi, à cause du manque de place. Peut-être est-ce aussi seulement qu'ils ne vont pas à l'école. Les enfants semblent être très intéressés par notre présence. Ils s'attroupent autour de nous, nous posent des tas de questions, on fait connaissance. Beaucoup d'activités, de jeux, de courses, de rires, de musique, de rassemblement pour un café et des discussions. Les rues sont sinueuses, montent, descendent, contrairement au reste de Sofia, quadrillée à la romaine. On observe, ouvre grand les yeux et les oreilles, mais aucune photo.
De retour au centre, on s'arrête manger "chez Toni" : c'est plus qu'une tradition désormais, un réflexe. Quelques habitués s'enchantent que je sois ainsi ambassadrice de la cuisine bulgare. Cuisine qui d'ailleurs plaît à tous ceux qui l'ont goûté jusqu'ici : avis aux amis qui ne sont pas (encore) venus ! Puis, autre tradition non moins importante pour "le" voyage en Bulgarie : le passage au marché des femmes, à Sofia. Claire fait le plein de petits poteries, d'herbes, avant son départ dans la soirée. Comme toujours avec les voyages en avion, j'imagine le contraste entre le début et la fin de sa journée, entre le quartier rom de Sofia et l'un des plus grands aéroports du monde dans la ville de la City (bien que Londres ne soit pas que ça évidemment).
Mardi : visite de Sofia avec Joanne.
En face de l'université, un musicien joue des airs traditionnels à la "gaïda", un instrument bulgare étrangement très proche de la cornemuse...
La cathédrale Alexandre Nevski, plus calme qu'il y a deux semaines
Joanne est très intéressée par tout ce qui l'entoure, apprend le bulgare, s'imprègne des lieux, de l'ambiance...
Les uniques plans des lignes de transport de la ville, 20 cm sur 10... ou comment désespérer et désorienter tout visiteur.
Départ pour Veliko Turnovo le lendemain, l'ancienne capitale bulgare.
Au Phoenix Hostel, chez Nick et Cathy
Promenade dans la vieille ville
Les maisons de Veliko Turnovo ont été construites dans la continuité des falaises.
Du haut d'un pont sur la Jantra, bien connu des sauteurs à l'élastique
L'un rois fondateurs de la ville
Paddy serait passé par là ?
Arbre en fleurs / en martenitsa
Relégué au rang d'antiquités...
La forteresse de Tsarevets
Joanne et moi sommes quasiment toutes seules, au sommet de cette forteresse médiévale qui surplombe toute la ville.
Après avoir retrouvé Paddy et Lidya un petit quart d'heure avant que leur bus arrive (expérience étrange : beaucoup de choses à se raconter, mais pas assez de temps. Par où commencer ? Ca me rappelle d'ailleurs la réflexion très intéressante de Paddy sur ce qu'on attend quand on demande d'un lieu : "comment c'est ?" -Comment c'est la Bretagne ? ;), ou d'un voyage : "comment c'était ?" : voir ici), on va dîner dans une "mehana", les tavernes typiques bulgares.
Satch, kavarma, pitka, photos de haïdouks sur les murs, tissus bulgares, chanteurs en live et sons de synthé : on ne pourrait faire plus "mehana" !
Au Phoenix Hostel, tous les invités sont pris en photos, qui sont affichées au mur. A la manière de "Où est Charlie ?", à vous de trouver Fred, Kevin, la famille Dalibot, Laurent, Alice, Marion et Claire !
Nick nous amène en voiture voir un monastère en dehors de la ville. Il s'arrête pour nous montrer un détail intéressant : ces murs entouraient à l'origine un bâtiment militaire et sont décorés de soldats et de lions, symboles de la Bulgarie. Mais ces lions portaient une couronne, car avant la Seconde Guerre Mondiale la Bulgarie était une monarchie. Les communistes ont remplacés ces couronnes par une étoile rouge... Mais celles-ci, simplement posées sur les couronnes, se défont avec le temps et laissent voir ici et là les couronnes en-dessous. Un détail qui serait passé inaperçu sans les explications de Nick !
Au monastère de la Transfiguration, perché sur la montagne, face au monastère des femmes de l'autre côté de la vallée. Ca me rappelle l'histoire de Belogradtchik...
"Gardez le silence". Le lieu, de toute façon, appelle le silence.
"La roue de la vie", dont il n'existe plus que quelques exemplaires. Elle tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, avec à gauche l'enfance, mais aussi le printemps, jusqu'à la mort à droite et l'hiver.
(photo de Joanne)
Nick
Nick nous emmène ensuite à Arbanasi, un petit village dans les environs de Veliko Turnovo. Il est très connu pour ses églises, monastères, et maisons de l'époque de la "Renaissance nationale bulgare". Beaucoup d'étrangers y achètent ou y construisent des maisons extrêmement chères. Le village semble assez mort, peut-être qu'il n'est justement habité quasiment plus que par des gens qui n'y passent que l'été.
On visite la très belle église de la Nativité, couverte de fresques. Les descriptions des tortures de l'Enfer, sous forme de BD médiévale, sont plus drôles qu'effrayantes ! Comme dans toutes les autres églises, ce n'est pas possible de prendre de photos. J'en garde le souvenir d'une des plus belles petites églises que j'ai vue.
Le lendemain, vendredi, Joanne part visiter Koprivshtitsa pendant que je vais au bureau travailler. Une belle journée pour elle je crois, des rencontres inattendues et sympas, la découverte d'une petite ville-musée (voir la visite avec ma famille quand ils étaient venus à Noël : Les Ouilibot en Bulgarie), d'un lieu important pour l'histoire bulgare... De retour à Sofia le soir, Joanne reste se reposer de son périple à l'appart et je vais à une fête pour l'anniversaire de Valya.
Наздраве - Nazdravé !
Viktoria et Hristo
Le lendemain, samedi, est censé être le dernier jour de Joanne en Bulgarie. "Censé"... Car la nature est contre son départ. A presque 4 000 kilomètre, depuis trois jours, un volcan islandais rebelle perturbe la planète.
(photo : http://www.linternaute.com/)
Commence alors une journée dont je crois Joanne et moi nous rappelerons. On part d'abord à l'aéroport, pour être bien sûres que son avion ne décollerait pas. On n'en apprend pas beaucoup plus là-bas, à part qu'il n'y aura pas de vol avant mercredi, et que même après, rien n'est certain. On laisse tomber cette option là. Joanne est prof (de SES) et doit faire cours lundi...
Direction la gare pour voir quels trains et bus elle pourrait prendre. Je n'avais pas imaginé le monde qui chercherait à quitter Sofia par la voie terrestre... Dans le petit bureau qui gère les départs internationaux, on entend du roumain, de l'anglais. Pas de départ avant quelques jours car tous les trains sont complets. Encore moins de trains couchette. Apparaît un obstacle encore plus important : tous passent par la Serbie. Or, il faut un passeport pour entrer en Serbie, et Joanne n'en a pas - il n'y a pas besoin d'en avoir pour aller en Bulgarie depuis qu'elle est membre de l'Union européenne.
On va ensuite voir s'il y a des bus. Après avoir attendu et demandé dans cinq ou six compagnies de bus (en Bulgarie, il n'y a pas de guichet central qui coordonne tous les départs et arrivées des bus, il faut soi-même rechercher les différents horaires et prix), on perd espoir de trouver un bus pour Paris avant mardi. Essayons les bus pour Bruxelles... Dans l'un des premiers bureau où l'on s'est renseigné, il restait quelques places pour le bus de dimanche. Le temps de chercher ailleurs, elles ont déjà été prises. Mais les bus pour la Belgique passent aussi en Serbie, le problème de passeport reste le même. On a la chance de tomber sur un homme extrêment gentil et serviable, qui se démène pour trouver une solution avec nous. Passer par la Roumanie ? Ca voudrait dire prendre le risque de se retrouver à Bucarest sans connaître ni la langue ni personne, et surtout peut-être sans bus pour continuer le voyage. Passer par la Grèce puis prendre un bateau pour l'Italie, et de là rejoindre la France ? J'ai presque envie d'être à la place de Joanne ! Mais ça semble compliqué aussi, car on ne sait pas trop les horaires des bateaux et s'il y en a tous les jours. Bon. Il faut donc passer par la Serbie, ça semble être le mieux. L'homme de l'agence de bus nous dit que les consulats peuvent délivrer des passeports temporaires. J'appelle le consulat français à Sofia, normalement fermé le samedi. Ils acceptent très gentiment d'ouvrir spécialement pour nous, rendez-vous à 16h. On dirait que tout est bien qui finit bien ! On dirait... Joanne prend son billet, remercie ce monsieur pour son aide précieuse, et on part aux services administratifs du consulat.
En attendant, près du parc à côté (derrière la cathédrale Alexandre Nevski), une musique nous attire. On entre dans une école de musique sans voir le gardien à l'entrée. Il nous retrouve un peu plus loin (on cherche la fenêtre d'où vient cette musique), et au lieu de jouer de son pouvoir de gardien en nous virant, il nous amène à l'intérieur et se renseigne pour nous des concerts qu'on pourrait venir écouter !
Une dame nous attend devant le consulat. Le consul arrive (je n'ai compris que c'était lui que lundi : un mec très sympa, très ouvert) et nous fait entrer. C'est étrange, et en même temps assez rassurant dans un sens, de ce retrouver dans cette petite bulle française. Le monde est petit, Joanne enseignera peut-être l'année prochaine dans le lycée où était le consul. C'est normalement l'affaire de quelques minutes de faire ce papier. Or... voilà que les ordis plantent. Au début, ça ne semble pas trop grave, il faut juste les rallumer. Mais non, rien à faire. On a de la chance, le technicien responsable habite dans le coin, il accepte, lui aussi, de retourner au bureau en ce beau samedi après-midi. Mais plus le temps passe, plus les machines rechignent. Tout le consulat est bloqué par ce problème. Impossible de nous délivrer le papier nécessaire, car il faut une trame officielle qui certifie son authenticité. Il y avait un programme permettant de le faire à la main, mais il a été désinstallé, à ce qu'on a compris. On passe deux heures et demi dans le bureau, d'attente parsemée d'éclaircies de (faux) espoirs. Finalement, on a rendez-vous lundi matin - sachant qu'il faut être à l'arrêt de bus à 13h.
Ce genre de journées vous fait se rendre compte de combien nos sociétés sont dépendantes de et basées sur des choses dont on n'a pas une totale maîtrise et que la façon dont on vit (entourés de nouvelles technologies) est très fragile. Ces incidents informatiques et dus au volcan islandais nous ennuient certes, mais en même temps on trouve drôle cette claque aux hommes (comme genre humain) qui a parfois la prétention de se sentir maître du monde. On passe une soirée tranquille après les courses de la journée...
Au kaval (photo de Joanne) (petit message à Klervi : tu es partout dans mon environnement, entre les pierres zen, le bracelet brésilien et le distributeur de cils à souhait !)
Le lendemain, on profite de cette journée supplémentaire offerte bien malgré elle à Joanne pour aller visiter le musée d'histoire bulgare, près de Boyana, le plus connu du pays et où je ne suis pas encore allée.
En route vers Boyana, on passe pas loin de la rue Ami Bue, où habitent des copains volontaires, Héodès et Povka. On fait un saut chez eux pour leur dire bonjour et rencontrons un nouveau volontaire français et les superviseurs anglais de Paddy...
Le musée d'histoire a été déplacé en 2000 dans ce bâtiment, ancienne résidence du dirigeant communiste Todor Jivkov (à la tête du pays trente-trois ans). Il est froid et imposant comme peut l'être l'architecture communiste.
A l'intérieur, on est presque seules. A part le fait étrange (et très paradoxal vu l'histoire du lieu où l'on se trouve) que les collections du musées s'arrêtent à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, c'est-à-dire le début de l'époque communiste en Bulgarie, le musée est très intéressant. Entre autres, le magnifique trésor de Panagyurishte (plus de six kilos d'or), la première édition de Sous le joug d'Ivan Vazov, et une exposition surprenante sur les costumes utilisés dans des films bulgares ! Le temps de rentrer, on arrive après la fin du marché des femmes, où Joanne voulait acheter des giovetsh.
Le lendemain, on retourne au consulat, pleines d'attente, mais avec aussi peut-être une petite angoisse : et si les ordinateurs ne marchaient toujours pas ? Bonne nouvelle : le consul s'est mis d'accord avec les services consulaires de la Serbie, et pour quelques jours, les ressortissants français pourront passer en Serbie sans passeports ! Joanne rentrera même en France avec un mot d'excuse du consulat : si c'est pas la classe ça ? Pour une fois que c'est la prof qui est excusée pour son absence en cours...
Finalement, on a même le temps d'aller visiter la Synagogue de Sofia, que je n'avais aussi encore jamais vue (j'y allais toujours le samedi, jour de Shabbat, ou après la fermeture, ou alors qu'elle était en réparation...). C'est la deuxième synagogue séfarade d'Europe. Les Séfarades sont les Juifs d'Espagne et du Portugal -émigrés notamment en Bulgarie après l'expulsion de 1492 (Elias Canetti notamment était Juif séfarade). Elle est très belle, très colorée. Le gardien se lance dans un récit de son histoire et nous dit à la fin qu'il n'est pas juif, mais chrétien orthodoxe (comme la plupart des Bulgares).
J'aime bien ce coin de Sofia. Dans le même quartier, la synagogue, la mosquée, l'église catholique, une église roumaine, une église orthodoxe, mais aussi l'un des hôtels les plus chers de la ville (Sheraton) à quelques rues du marché le moins cher de Sofia, très populaire : le marché des femmes. Joanne y fait le plein des giovetsh, tasses et épices qu'elle n'avait pas pu trouvé la veille.
Les giovetsh du marché des femmes
Finalement, deux jours après l'heure prévue pour son vol, Joanne quitte Sofia, accompagné d'un Breton en escale en Bulgarie lui aussi et d'un couple bulgaro-belge, pour une long voyage à travers la Serbie, la Hongrie, l'Autriche, l'Allemagne et la Belgique, puis la région parisienne et enfin Rouen, une trentaine d'heures plus tard. On rigolait à son arrivée en se disant qu'elle avait eu moins de galères que Claire à arriver (voir Claire en Bulgarie), mais je crois que personne avant Joanne n'avait eu autant de mal à quitter la Bulgarie !
Beau voyage... Hvala
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