J'ai donc décidé de me lancer dans de nouvelles activités. Un des nouveaux projets est de rencontrer des Bulgares faisant partie de minorités ethniques ou religieuses, de les interviewer sur leurs vies, leurs problèmes, leurs rêves, et de les prendre en photo, un peu à la manière de Doris Peter dans Sofia: in Broad Daylight (sans prétendre du tout rivaliser mais en m'en inspirant). J'aimerais aussi faire la même chose avec différents métiers : rencontrer des agriculteurs, artistes, vendeurs, cuisiniers... Je n'ai pas de projets pour ces interviews et ces photos, c'est quelque chose d'uniquement personnel, pour clôturer cette année à la rencontre des Bulgares. J'ai rencontré une Bulgare d'origine turque qui travaille à la radio, Meral. Elle est enthousiasmée par le projet et propose de voyager avec moi en Bulgarie à la rencontre de ces gens !
Un autre projet est de (enfin !) apprendre à cuisiner. Alors je m'y suis mise... Pour ne pas ajouter d'obstacles à la réussite des recettes en utilisant des livres bulgares que je ne suis pas sûre de comprendre, j'utilise des recettes françaises. Ce qui donne des résultats franco-bulgares intéressants, comme par exemple une quiche lorraine avec de la pâte à banitsa, du yahourt bulgare et du jambon de je ne sais pas où mais sûrement pas de Paris. Je me servais d'abord de mes collocs Fender et Vladi (notre collège bulgare du Balkan Youth Festival qui est venu habiter avec nous pour quelques mois) comme "cobbayes", et comme ils se portaient bien et avaient même l'air contents, j'ai osé faire le pas d'inviter des amis à manger.
L'occasion s'y prêtait d'ailleurs, car Héodès, une amie volontaire (autre exilée bretonne -de St Brieuc- en Bulgarie) et Serena, autre amie italienne, s'en allaient bientôt.
Héodès au kaval et son colloc Povka (de Lithuanie), qui travaillent pour Fire Foundation (théâtre de rue)
Héodès partie, et bientôt Serena et Christoph aussi... Je ne sais pas si c'est mieux de partir et laisser tout le monde derrière ou de rester et voir les autres s'en aller, mais je me sens un peu rescapée de la vieille génération, avec Paddy ou Rebekka.
Des copines Roms que j'avais rencontrées en novembre (elles balaient chaque jour dans la rue où je passe pour aller au bureau), Elena (Eli) et Mariela, m'ont annoncé qu'elles aussi partaient, elles sont envoyées dans un autre coin de Sofia. Dernier café ensemble et échanges de contacts : j'espère qu'on aura l'occasion de se revoir...
Mariela et une de ses amies
Début mai, j'ose enfin croire que le printemps est arrivé. Le 1e mai est une très belle journée. Mais tous les magasins sont ouverts ! J'en parle justement à un de mes voisins qui vend des chaussures dans ma rue, mais il n'a pas l'air plus étonné que ça. Il y a une manifestation pour la fête du travail, mais pour beaucoup de gens à ce qu'il me semble, ces défilés n'ont pas le même sens que pour nous en France, car du temps du communisme, il était obligatoire de participer. Une manif obligatoire, ça paraît contradictoire...
NDK, la Palais National de la Culture, se réveille de son hibernation hivernale : les gens se remettent à sortir et les fontaines à jaillir.
Au parc du Sud
Une initiative de tentative de record du monde de lecture (mais on ne sera pas assez nombreux) a été lancée dans le parc du Sud de Sofia. Mes amies bulgares ont choisi de lire Le petit Nicolas (Goscinny) et Zadig (Voltaire) !
Un peu plus loin se tient une "free fest" : tout le monde est invité à venir s'asseoir dans le parc pour partager à manger ou n'importe quel objet. Les gens ont apporté beaucoup de vêtements par exemple, qu'on peut prendre. Ce n'est même pas du troc, seulement du partage. Avec le soleil, la ville s'est mise à revivre !
Juste avant son retour en Italie, Serena m'emmène dans un quartier de la banlieue de Sofia, Bitaka (qui voudrait dire "marché aux puces"). Dès qu'on sort du tram, on arrive dans un monde à part, qui n'existe pas sur ma carte de Sofia ! Tous les week-ends se tient un immense marché rom. On y trouve absolument tout et n'importe quoi, chaussures, poupées, boîtes, agneaux (!), vêtements, portables, journaux du XIXe siècle, instruments de musique, photos... jusqu'à une cuvette de toilettes ! Pour preuve, la photo ci-dessous :
Beaucoup de départs donc, mais aussi de nouvelles arrivées. Après Vladi, c'est Paddy qui arrive à l'appart. Mais Paddy était déjà presque un de nos collocataires. Il rentre d'un voyage à travers la Turquie puis en Géorgie, et on ne s'est pas vu (à part en coup de vent à Veliko Turnovo) depuis le départ de Kevin, c'est-à-dire longtemps, avant mon voyage dans l'Est. Il nous raconte son voyage, nous donne des nouvelles de Sergui, un ami géorgien qui était volontaire en Bulgarie. Bien sûr, il nous régale en cuisinant comme toujours de merveilleux petits plats. Paddy, je le vois voyager dans le monde entier, et un jour ouvrir quelque part un restaurant inspiré de recettes d'un peu partout, avec en spécialité le carrot cake, les banitsa au chocolat et badrijani nigvzit !
Puis, le 3 mai, arrive Jose, le nouveau volontaire long-terme du Balkan Youth Festival, notre futur collègue, colloc, et ami sûrement. Il vient de Grenade, en Espagne. Bulgare, français, anglais (international, écossais, irlandais), espagnol : l'appartement est une vraie tour de Babel.
Iveta, Fender, Jose, moi et Vladi. Il ne manque plus qu'Emilia pour avoir l'équipe du festival au complet.
Fender et Jose durant la fête pas-vraiment-surprise de bienvenue
Voilà donc on j'en suis, à deux mois de la fin du service volontaire européen. La nouvelle génération de volontaires est là, l'ancienne s'en va doucement, le prochain Balkan Youth Festival (auquel je participerai aussi avec Fred en septembre) approche, des amis et Couchsurfers se succèdent, les concerts se multiplient... ça sent l'été !
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