mardi 25 août 2009

Raindrops are falling on my head

Sofia sous la pluie... Autant les rivières bulgares ont un peu l'air ridicules, autant c'est parfois dur de savoir quelle profondeur ont les flaques qui nous séparent du trottoir d'en face !
De quoi avoir encore plus envie de retrouver Sandanski et ses 32° C prévus ce weekend !

lundi 24 août 2009

Périple autour du Grand Balkan et de la vallée des roses

Sofia-Stara Zagora-Trjavna-Gabrovo-Sofia

Retour à Stara Zagora ce weekend : j'y ai oublié portable et appareil photo la semaine dernière ! Le voyage en train est long, mais je retrouve le plaisir des voyages seule, qui m'ont manqués (no offense). Les doubles portes au bout du dernier wagon peuvent s'ouvrir, ça fait mon bonheur un bon moment.


Arrivée à Stara Zagora, la même impression : c'est une ville où il fait bon vivre.
Le plan était de dormir là et visiter une ville pas trop loin dimanche avant de rentrer à Sofia : laquelle ? Après un aller-retour de la gare à la station de train et l'intervention bienvenue d'une Bulgare parlant anglais (certaines personnes n'ont jamais du être étrangères de leur vie pour parler si vite), je me décide pour Trjavna.

Ballade dans Stara Zagora. J'ai intérêt à retrouver l'appart de Corrado, parce que je n'ai ni adresse, ni portable. Toutes les vieilles dames sont de sortie sur les bancs au soleil, les mêmes hauts fleuris et teintures de cheveux, elles observent les passants (comme je les observe d'ailleurs) ou échangent des révélations de la plus haute importance semble-t-il. C'est très paisible.

Je demande mon chemin à une Bulgare, qui veut ensuite tout savoir de moi, qui je suis, d'où je viens, ce que je fais là, combien de temps... Toujours cette impression que plus on va vers l'est, moins les relations sont anonymes. En France, on donnerait simplement le chemin, en Bulgarie, on discute en plus un moment, et en Syrie (pour ne parler que des pays où j'ai été) on vous invite à passer l'après-midi à la maison autour d'un café et de gateaux.

Corrado, Mylène (une volontaire française), Mao-Hitler le chat et mon appareil photo sont là, tout le petit monde va bien.

Le lendemain matin, entre mon appareil photo que je suis bien décidée à ne plus lâcher et mon guide de la Bulgarie, on me prend moins pour une journaliste (comme ça a pu arriver) que pour une touriste. Deux filles, rentrant de soirée, se plient en quatre pour m'indiquer où aller - je les écoute avec attention, ça a l'air de leur faire plaisir, bien que je n'aurai jamais le temps d'aller à cet endroit. Dimanche matin, toujours autant de vieux et vieilles sur les bancs, et toujours cette même ambiance qui donne envie de faire comme eux.

Entre Stara Zagora et Trjavna, il n'y a qu'une cinquantaine de kilomètres, mais aussi la montagne du Grand Balkan et un bon nombre de petits villages : le voyage dure 2h30 ! Mes compagnons de route sont une Autrichienne en vacances, Koschka, et un Bulgare prof d'allemand, Georgi. Une belle rencontre. Et de nouveaux projets peut-être : présenter le Service Volontaire Européen à Plovdiv, dans le lycée de Georgi, et pourquoi pas à Vienne à mon retour ?

Trjavna. Aucune idée de comment je rentrerai à Sofia ce soir. La gare a l'air toute en travaux, personne. La station de bus est complètement déserte. En cherchant bien, quelqu'un dort caché au fond derrière un des guichets. Un bus pour Sofia ? "Niama, outre." Il n'y en a pas, demain. Bon... Et pour Gabrovo ? A 14h30 -sachant que je viens d'arriver et qu'il est plus de 13h. A peine le temps de se rendormir que je suis de retour : et après 14h30 ? Il n'y avait qu'à demander : il y en a un à 16h30 ! Parfait, on verra après pour la suite.

Trjavna est l'une des plus belles villes de Bulgarie que j'ai vues jusqu'ici.

La tour de l'horloge


Trjavna est connue pour ses sculpteurs sur bois. Discussion avec l'un d'entre eux qui m'offre le privilège de prendre une photo (voir le signe caché au milieu à gauche de la photo)

Dans un des ateliers, je fais connaissance avec l'équipe de sculpteurs, qui me montrent leurs différents travaux et me font essayer quelques coups sur le Saint George ci-dessus (le saint protecteur de l'armée bulgare)

Dimitar Kazakov, dit "le Chagall bulgare", a donné une grande collection à la ville en reconnaissance du séjour qu'il a passé là-bas.










Une ville d'artistes : Petko et son fils Pentcho Slaveykov, deux grands poètes bulgares

Retour à la station de bus, je prends mon temps. 16h10 : un car part pour Gabrovo. A une seconde près, je l'aurai raté (en étant pourtant bien 20 minutes en avance), ce qui aurait sans doute voulu dire qu'il aurait fallu dormir ici. Incroyable ! Je souris de ma chance, d'autant plus quand j'imagine ma rage si j'étais arrivée à l'heure pour un car parti en avance.

L'heure de vérité à Gabrovo : est-ce que je vais pouvoir rentrer ? Chance, malchance ? Il y a un bus qui part dans un quart d'heure ! Mais la guichetière est aimable comme une porte de prison : "niama, niama, outre" (il n'y a pas, demain). Du genre qui a un non-sourire (pas une ligne horizontale des lèvres, mais tombant vers le bas) gravé dans les traits du visage. Fin de discussion. Après tout ça, ce serait trop con de devoir rester ici. Je m'imagine déjà comment faire, quand un chauffeur de car qui attendait là intervient : il va à Sofia. Il n'y a plus de place, mais je peux m'asseoir dans le couloir ! :D il en faut une assise là, et c'est moi ! Je dois faire un peu pitié, l'assistant du chauffeur m'offre un Fanta. Moi je trouve plutôt ça marrant.

Tout le car est dans mon dos et je fais face à une bande de peluches, une vache qui dit "I love you" (et me rappelle l'éléphant jaune de Klervi. En fait pour être tout à fait honnête je m'imagine que c'est Klervi) et des dés en tissus qui se dandinent sur la musique de "radio Atlantique" (il faudra qu'on m'explique son nom).

2h30 de trajet, autant que ce matin pour aller à Trjavna, sauf qu'il y a quatre à cinq fois plus de kilomètres ! Ca fait travailler le dos, et les bras, chaque fois que le chauffeur freine... Même si j'ai de belles frayeurs -comme quand le car dépasse une mobylette et se rabat juste à temps pour éviter la voiture qui fonce sur nous- en ce qui concerne la vue, c'est peut-être la meilleure place de toutes !


L'horizon de montagnes et leurs nuances de bleu-gris a l'air peint, comme une estampe japonaise

vendredi 21 août 2009

Sous les toits de Sofia

Notre appart se trouve au quatrième étage d'un grand immeuble du boulevard Christo Botev. Un beau jour, au lieu de rentrer m'affaler comme d'habitude dans un des sofas du salon, je vais explorer les étages du dessus, en espérant trouver un accès au toit (ah le monde des toits... j'aimerais voir si la plus belle vue de Sofia peut rivaliser avec la plus belle vue de Paris). Deux étages plus haut, une porte et un cadenas, attaché à un anneau sur le mur. Mais l'anneau est légèrement ouvert, juste de quoi passer le cadenas en fait. Je frappe, regarde par la serrure : rien ne bouge. Ma curiosité est déjà trop tentée, je rentre... et me retrouve dans un immense grenier sous le toit, fait d'un tas de petites pièces. Un grand bric-à-brac qui baigne dans la poussière. Avec un peu de souplesse on peut accéder aux petites salles. Par des vasistas (est-ce que ce mot vient vraiment des "Was ist das ?" des Allemands pendant la guerre ? Klervi l'étymologiste, help !), on peut voir toute la ville d'au-dessus, des rangées d'ardoises rouges et de cheminées. Et bien sûr, le soleil se couche tout juste, la lumière (ou serait-ce la luminosité ? ^^) est rouge-orange. Je suis dans le même état que quand Klervi, Julian et moi on se balladait dans les recoins de la maison de retraite ou sur le talus et qu'on trouvait un bout de bois tout lisse :) ou un ressort. Fred m'accompagne à la chasse au trésor. Des partitions (Liszt), des valises, un manteau d'hiver qui pèse au moins cinq kilos, des meubles, des papiers... Et surtout : un tas de lettres et de photos ! Vivement qu'on comprenne le bulgare.
Pour l'accès aux toits, ça paraît quand même un peu risqué... je vais chercher des toits plus plats.

dimanche 16 août 2009

Стара Загора - Stara Zagora - "Derrière la vieille montagne"

Samedi, nous revoilà dans le train, quittant les plages de Varna pour les plaines de Stara Zagora. Quatre heures de plus de trajet dans les pattes, mais il en faudrait plus pour que je sature du train. Surtout qu'on peut passer la tête à la fenêtre et que les paysages sont très beau.

On the road (tracks ?) again

Corrado (volontaire italien à Stara Zagora) vient nous chercher, accompagné de Sergui (volontaire géorgien) qui passe aussi le week-end ici. Chez Corrado, rencontre avec Cora, une volontaire allemande qui finit dans un mois, et Mao, un petit chat à la moustache d'Hitler. Soirée au resto italien (sur la porte, une pub pour la "Live beer"... ?! J'imagine une canette dansant le French Cancan, mais non, c'est juste le nom de la bière !) puis billard dans un bar où on goûte la fameuse Zagorka, qui est fabriquée ici.

Le lendemain, on part tous au centre de réhabilitation pour oiseaux où travaillent Cora et Corrado (http://www.greenbalkans-wrbc.org/). Visite des lieux et rencontre avec des tas de chouettes et de cigognes, couverts de bandages. Il faut nourrir les bébés, peser les animaux pour vérifier qu'ils n'ont pas perdu du poids, tout inscrire sur leurs sortes de feuilles de soins. Dans son uniforme, Corrado a l'air d'un vrai infirmier. Ensuite, il faut s'occuper des plus gros oiseaux (beaucoup d'oiseaux de proie, des aigles, des vautours, des faucons, et aussi des pélicans), dont certains sont fragiles et appartiennent à des espèces en voie de disparition. Des souris sont élevées dans une salle spéciale pour les nourrir. On observe aussi Cora découper d'énormes morceaux de viande et de poisson et Corrado préparer des poussins congelés, c'est-à-dire leur couper la tête puis enlever leur peau... Yum yum, heureusement qu'on avait déjà mangé.




Priscilla, Jay-jay le geais et Kevin, Grouyo, la femme de Grouyo et Sergui
(Merci à Amelie pour les photos)

samedi 15 août 2009

Варна – Varna

23h30 jeudi soir, la gare de Sofia est presque vide. Départ pour Varna en train couchette… sans couchette. On s’endort comme on peut, recroquevillés le cou tordu, bercés par les « tatak-tatak » des roues sur les rails… jusqu’à ce que le contrôleur –qui était déjà passé– nous réveille à coups de lampe torche au milieu de la nuit pour qu’on mette nos sacs sous les sièges. Puis que trois filles arrivent vers 2-3h et s’installent dans notre compartiment. Bref, on n’arrive pas très frais à Varna, huit heures plus tard.

Deux volontaires macédoniens, Mile et Nicolas, viennent nous chercher et nous amènent chez eux. Il fait beau et chaud, mais il nous faudra une sieste et un café pour commencer à ouvrir les yeux et à profiter de la ville. Après « la meilleure pizza à emporter de la ville » (hum… ? 25 cm de long, comme partout ici, grasse à souhait), entourés de mouettes qui remplacent les pigeons, direction la plage. Les murs sont colorés comme à Plovdiv, soit parfaitement repeints, soit complètement écaillés : une ville bulgare, une ville de contrastes. A côté des touristes qui se pavanent en maillots, des petits vieux et vieilles sont assis sur le trottoir devant une balance et louent des pesées, tandis que d’autres vendent quelques fruits. Il y a des bars, restaurants et hôtels partout. On traverse le parc maritime pour arriver à la plage, qui est bizarrement cachée à la vue par une sorte de grande muraille jaune percées de portes et fenêtres. Un peu plus loin, ce sont les bars et boîtes qui forment un mur le long de la plage. Incroyable / effroyable : certains cafés s’avancent jusqu’à l’eau. Sur la plage, « un barbecue géant », parasols et peaux cramées alignés. Premier bain de ma vie dans la Mer Noire : l’eau est juste assez chaude, c’est parfait (je ne rêve que de ça au moment où j’écris ces lignes, dans le train entre Varna et Stara Zagora). Seule frustration : ne pas pouvoir mettre ma tête sous l'eau à cause de mon nouveau piercing à l'oreille...

Fred, Mile et Nicolas
Pourtant, malgré la mer, et même si Mile et Nicolas n’arrêtent pas de louer la ville et ses charmes, je n’aimerais pas y vivre. Ambiance Côte d’Azur, entre la plage « Golden Sands » et la grande rue commerçante.
Un stand se tient au milieu d’une place : on y rassemble des signatures contre la langue turque à la télévision en Bulgarie. Et les gens affluent !

Mile et Nicolas sont volontaires SVE dans des camps pour des enfants de toute l'Europe, mais ils travaillent aussi pour une radio mise en place par des jeunes de Varna (http://www.radioorv.com/). On les accompagne. Katia, la mentor de Nicolas, nous interviewe d'abord pour la télé locale, puis en live à la radio. Je me demande s'ils ont bien passé la chanson de Gunther "Don't touch my tralala" comme Fred a demandé (http://www.youtube.com/watch?v=DbYtqAWDF2U&feature=related)...!

Interview de Fred pour la télé de Varna

Amelie en direct à la radio

Changement d'ambiance tout d'un coup: on retrouve Iveta, la mentor de Kevin et Fred, et des musiciens aux percu et au didgeridoo qu'ils connaissent de Sofia.

Dîner dans un pub irlandais tout vert : couleur de l'Irlande ou de la Kamenitza ? C'est une bière bulgare dont Katia m'a expliqué le sens du slogan "Мъжете знаят защо", "les hommes savent pourquoi". Ca continue sur la canette : un vrai homme ne tire pas la chasse d'eau, ne prend pas de bain, n'a pas d'animal de compagnie mignon et touffu, n'utilise pas de produits pour les cheveux, ne repasse pas ses jeans, ne fait pas ses courses à la galerie marchande, ne commande pas de cocktails, ne suit pas un régime végétarien... En images : http://www.youtube.com/watch?v=gEl80qKD9Kw

La Mer Noire by night: impossible de résister à la tentation de vérifier si ici aussi, comme dans l’Atlantique (du côté de Fouesnant), on trouve des algues phosphorescentes dans l'eau.

Varna (ou Ergué-Gabéric ^^) by night

Un (vrai) bain de minuit s’impose ! Un peu de folie dans ce monde de boîtes… De la mer comme de la jetée, toutes les musiques des clubs alentours s’unissent dans un mélange insupportable. Un halo de musique brille autour de la côte. Amelie et moi, on rejoint les autres pour jouer au volley sur la plage. Résultat : sur mes bras, en plus des tâches de rousseur et des coups de soleil, j'ai maintenant aussi les marques des balles mal reçues... Sur la plage, je trouve un énorme coussin, type divan, qui doit appartenir à un bar environnant. Je m'installe les pieds dans l'eau. La lune est toute roussie, ça me rappelle les soirées finistériennes à la regarder faire son chemin d'un bout de la plage à l'autre. Quelques grosses vagues m'encerclent de temps en temps et soulèvent les bords du coussin. J'ai l'impression d'être sur un radeau au milieu de l'eau, presque à en oublier le rythme des basses qui essaient de couvrir le bruit des vagues. Bien sûr, j'ai ramené du sable en souvenir.

On rentre en passant le pont des souhaits, dans un petit parc éclairé aux néons verts, ce qui lui donne un air un peu fantastique. Les supersitions varient : faut-il y passer seul, les yeux fermés ou à reculons ? Par prudence et pour maximiser nos chances de succès :) on y passe chacun seul, les yeux fermés et à reculons !


Réveil au bruit du sèche-cheveux (je déconseille). Quelques heures encore à Varna et c'est la fin de notre premier passage (éclair) ici, sans doute pas le dernier.

mardi 11 août 2009

La Bulgarie vue de nos yeux d'étrangers, la suite

Scènes, images et remarques en vrac.

Un charrette tiré par un cheval aux abords d'une grande ville. On pourrait se croire il y a un siècle... si le conducteur ne portait pas un gilet fluorescent !

Les svastikas pullulent sur les murs bulgares. Souvent, l'inscription "Levski" à côté, du nom d'un grand révolutionnaire qui a lutté contre l'occupation ottomane. Je m'étonne que pour des nationalistes extrêmes, ils n'aient pas choisi l'alphabet cyrillique mais latin... [Erratum (merci Fred): Levski ne se réfère pas directement au révolutionnaire, mais à une équipe de foot de Sofia, opposée au CSKA Sofia, qui était le club de l'armée rouge bulgare. Le CSKA était soutenu à l'origine par l'élite intellectuelle et sociale -les communistes- tandis que les supporters du Levski Sofia venaient des banlieues pauvres et libérales. Les maillots, rouges pour le CSKA, bleus pour le Levski, reflètent cette opposition.]

L'alphabet cyrillique. Ou plutôt les alphabets cyrilliques. Puisque les lettres dactylographiées n'ont parfois rien à voir avec celles manuscrites, et que les deux formes d'écriture peuvent être mélangées. Comme on doit deviner les mots (un exemple : la traduction bulgare de l'histoire de Disney, "Le tsar lion" ^^) et que la vitesse de lecture est naturellement beaucoup plus lente que pour notre alphabet, on n'a pas du tout le même rapport à la publicité. Celle-ci a beau nous submerger autant qu'en Europe de l'Ouest, on est comme blindé contre l'invasion inconsciente des mots et des messages ! (à droite, Makgoha^gc, ou Macdonald)

En parlant de mots, le français a une certaine cote, surtout pour tout ce qui est parfums, cosmétiques, salons de coiffure... Ce qui est parfois marrant : "et pour vous, une crème Sanssoucis ?" Le sens peut aussi être bien mystérieux, comme ce salon de beauté "Jamais"...

Les parfumeries n'ont rien à voir avec la France. Un petit comptoir sur lequel des tas de flacons sont posés, côté hommes d'une part, côté femmes de l'autres, étiquettes bleues et roses. Sur le bouchon, les noms des grands parfumeurs connus partout. Et derrière, une petite dame qui vous observe en souriant. Je devais avoir l'air un peu ridicule aussi à regarder tout ça, sans comprendre que pour sentir, il fallait simplement soulever le flacon, dans lequel un bout de coton était imbibé de parfum. Et ensuite, une fois le choix fait, on peut acheter telle taille ou telle autre de contenant. Comment parviennent-ils à copier ces parfums ? Si ce sont bien des faux comme je l'imagine, comment peuvent-ils carrément avoir un magasin ?

Dans la rue. Très souvent, fausse joie -la pluie ! :)- ou fausse frayeur -la pluie... :(-, en recevant quelques gouttes d'eau sur la tête. Un grand mystère. Les pots de fleurs semblaient les coupables idéals, mais il n'y en avait pas toujours. Je crois avoir démasqué les responsables : de grosses boîtes à l'extérieur qui servent à la climatisation des appartements. Est-ce que cet hiver nous recevrons des bouts de glaçons sur nos têtes ?


Au niveau du premier étage, l'entremêlement des câbles à chaque carrefour forme des sortes de grandes toiles d'araignées. Puis plus haut, dans les cours d'immeubles, d'autres fils suspendus servent à faire sécher le linge. Nouveau mystère : comment ce linge arrive-t-il là, à vingt mètres du sol et dix de chaque mur ? Il a fallu quelques temps pour confirmer nos conjectures : des poulies !

Attention quand même à ne pas passer son temps le nez en l'air. En effet, les trottoirs sont parsemés de plaques en métal sur lesquelles il est conseillé de ne pas marcher, sous peine de tomber avec elles.


Les rues sont pleines de chiens et de chats errants. Certes, les chiens n'hésitent pas à attaquer les voitures (à moins que ce soient des tentatives déséspérées de passer en dessous et d'en finir), mais ils ne font aucun mal aux piétons. Plus gentils peut-être même que des chiens non sauvages. Deux vivent en face de chez nous. Ils s'ennuient tellement que quand ils ne se battent pas en poussant des cris de rats, ils nous observent et aboient dès qu'on sort étendre du linge sur le tout petit balcon. Petits et teigneux. Ils vont mal finir...

Tout le monde ici a des surnoms. Emilia est Emi, Vladimir Vladi, Petar Pepi... et Eléna Eli. Pas toujours des diminutifs, car ils peuvent être plus longs que le prénom d'origine. Comme en Allemagne, les premières fois qu'on rencontre une personne, on se sert la main, filles comme garçons. Si on se connaît mieux, on peut se prendre dans les bras, voire se faire la bise. Et pour les gens très proches, notamment la famille, on s'embrasse sur la bouche. Même si on le sait, ça reste un peu déroutant de voire des cousins qui n'arrêtent pas se s'embrasser...

"Kakvo pravich ?" Qu'est-ce que tu fais ? Pas la peine de se lancer dans une description passionnée de son boulot, de ses études ou de son activité du moment... Ca veut simplement dire : comment tu vas ? A savoir...

Dans les squares, comme dans tous les squatres, des vieilles personnes attendent ou se reposent, des parents surveilent, des enfants jouent. Ils s'amusent sur des tas de vélos, voitures et motos à roulettes en plastique... loués par une personne qui reste toute la journée sur une chaise dans l'attente des jeunes chauffeurs ou chauffards. Un métier de plus qu'on ne connaît pas chez nous.

lundi 10 août 2009

La Bulgarie vue de nos yeux d’étrangers : découvertes insolites

Attention : spoilers ! Voici quelques une de nos interrogations d'étrangers, et parfois quelques réponses aussi. Mais je ne voudrais pas voler aux futurs voyageurs de la Bulgarie le charme de ces découvertes : libres à vous de lire ou pas !

Les magasins au ras du sol

Personne n’a vraiment su me dire pourquoi cette bizarrerie. Moins cher ? Atypique et traditionnel ? De tels magasins au ras du sol existent un peu partout, surtout dans les grandes rues, pour à peu près tous les types de produits, de l’alcool à la cordonnerie. Le plus drôle, c’est d’observer les clients, presque à genoux sur le sol pour pouvoir parler au vendeur… Est-ce qu'ils ferment tout l'hiver, quand les rues sont recouvertes de neige ?


Des photos affichées partout

Premiers jours : les criminels bulgares activement recherchés courent les rues, il y a des affiches partout, sur les arbres, les murs, les portes, les barrières, les églises, avec photos, descriptions peut-être ? Qu’on se rassure tout de suite, criminels ou pas, ils sont morts de toute façon. C’est la tradition ici d’afficher les images des morts. Tradition amusante, parfois un peu glauque, comme quand en sortant d’un bar ou d’un café on remarque les photos de tous ceux qui en sont sortis les pieds devant… Toujours est-il que c’est assez intéressant, par rapport à nos sociétés dans lesquels la mort est un sujet tabou qu’on s’empresse de cacher. Ces affiches peuvent rester des années, d’où la multitude. Et si on observe bien les arbres dans les rues, la plupart sont couverts d’agrafes qui rappellent toutes les photos qu’ils ont portées.


Signes de tête contraires

J’ai beau le savoir, rien à faire, c’est très dur d’apprendre à dire non en hochant la tête et oui en la bougeant de gauche à droite. Le premier soir, Pepi et moi attendions Amelie à l’aéroport en discutant, en anglais, ce qui semblait intriguer la vieille dame assise à côté de nous. Voilà qu’elle commence à me parler, ne comprend pas mes pauvres tentatives de dire que je ne parle pas bulgare, me demande si je comprends. Alors qu’on venait à peine de parler de cette différence de signes de tête avec Pepi, je lui réponds « Ne » en tournant spontanément la tête vigoureusement à la manière occidentale… Sans doute assez déroutant pour elle, alors bon, elle a continué à me parler bulgare !
Et pour rentrer dans les détails, un seul hochement de la tête bien franc peut aussi signifier oui : de quoi se couper les cheveux en quatre…

La circulation bulgare

Je m’attendais à tout, vu ce que les guides disent de la circulation en Bulgarie. Globalement, il y a quand même des règles de circulation, mais la première reste cependant celle de la prudence, et bien sûr la loi du plus fort.

Une chose étonnante : à chaque grand carrefour, on voit des petites cabanes en hauteur, qui nous semblaient bien mystérieuses… En fait, elles servent à observer si tout se passe bien, si les feux marchent correctement, s’il n’y a pas d’accident. Il y aurait des surveillants jour et nuit dans ces petites boîtes ! A part ça, quelques « curiosités ». Comme partout sauf en France à ce que je sais, les feux passent logiquement du rouge à l’orange puis au vert, mais ça, ce n’est presque plus une surprise. Le décompte jusqu'au prochain feu est indiqué pour les voitures comme pour les piétons, dont les feux sont des petits bonhommes qui marchent !

Les taxis sont tous jaunes à la newyorkaise. A l'arrière, il y a souvent des ceintures... mais rien pour les attacher ! Et quand ils roulent à toute vitesse sur des routes pavés, mieux vaut s'accrocher. D'ailleurs, en car ou en voiture, on a eu quelques petites frayeurs, surtout quand on n'a pas la même conception de la visibilité pour doubler. Hum.
Un étranger dans le bus se remarque. A Sofia, malgré la multiplication des appareils pour cartes de transport type Oyster ou Imagine R (ou QUB ou Bibus ;)), il faut souvent poinçonner son billet grâce à des petits appareils sur les côtés. A Plovdiv, ne pas chercher à l'acheter au chauffeur : il y a un vendeur dans chaque bus, qui est aussi contrôleur par la même occasion, le "conductor". On ne sait pas trop comment ces bus sont arrivés en Bulgarie, mais les indications sont toutes allemandes. Déco parfois étonnante, comme une fois un tas de petites peluches au plafond.

Prendre le tram peut être un défi : les lignes passent au milieu de la route, c'est-à-dire entre les deux voies pour les voitures. Il reste à espérer qu'au moment où il arrive devant l'arrêt, une voiture accepte de s'arrêter. En descendant du tram, ça peut arriver de rester coincé au milieu de la route...
Affaire à suivre... chaque jour apporte son lot de surprises et questions !

Logo pour le projet YES : Youth European Soundtrack

Première tentative de logo...

dimanche 9 août 2009

"L'ambassade" reçoit

Dimanche soir. On se retrouve à quatre à l'appart, presque seuls après cette semaine agitée. Mardi, Marine est arrivée de Quimper -avec du pâté Hénaff !- pour passer quelques jours ici avant l'arrivée d'autres Bretons. Puis jeudi, on a accueilli deux groupes de fast trash et de grindcore, Strong As Ten (http://strong.as.ten.free.fr/) et Krapnek (http://krapnek.musicblog.fr/). Ce sont des amis à Fred qui font une tournée dans l'Europe du Sud, dont une date à Sofia pour un "youpi fast trash gig" qui m'a permis de découvrir ce style de musique que je ne connais pas bien. Une chanteuse si menue qu'on se demande d'où elle tient sa voix si puissante. Des gens adorables, qui pendant une dizaine de jours passent de pays en pays, changeant de ville, de langue, de monnaie, mais pas d'ambiance ! Le lendemain, Theo le bike punk rider nous a rejoint. Il est parti il y a un an de Toulouse et parcourt depuis l'Europe à vélo. Un voyage impressionant, à suivre sur http://bikepunktour.blogspot.com/. Quelques jours à Sofia, puis la côte de la mer Noire, avant de passer en Turquie. Et bien sûr, pour finir cette belle semaine, l'éternel Sergui, qui est désormais notre colloc à temps partiel, est venu passer le weekend ici. Samedi soir, Vladi -qui travaille avec nous pour le Balkan Youth Festival ET qui est serveur dans un bar, le bien nommé "Discreet"- nous a invité à une soirée Britpop Indie... qui n'avait rien de Brit (si ce n'est Britney), de Pop ni d'Indie, mais très bien quand même.


Début de soirée à "L'appartement", un café-bar qui est vraiment un appart ! Le propriétaire y vit, chaque salle a son ambiance différente, un ordi sur lequel on choisit la musique, après avoir été chercher à boire ou manger dans la cuisine. On peut même y prendre sa douche. Ca donne envie de reprendre l'idée pour notre propre colloc...

mercredi 5 août 2009

Soirée endiablée à Lovech


Ce weekend, pour une fois, Sergui (le Géorgien diabolique) ne nous rejoint pas à Sofia, mais Kevin et moi allons à Lovech. Ah Lovech, ses rues, ses maisons... Bon, pas grand chose à dire sur Lovech. Une petite ville bulgare où les volontaires EVS (European Voluntary Service) qu'on connaît là-bas s'ennuient ferme.

Un long voyage en car. Kevin se découvre des talents cachés de photographe. En exclu, les premières photos :


Portraits et autoportrait


On se balade dans la petite ville endormie, passons le pont couvert qui fait sa fierté. On atterrit dans un petit resto où on passe le début de soirée, discutant comme on peut entre l'italien, l'anglais, et le bulgare pour la serveuse, auxquels s'ajoute l'espagnol lorsque l'oncle et la tante de Cristina nous rejoignent un peu plus tard.

La soirée est bien entamée quand on passe devant un club. Les murs du sas sont couverts d'une sorte de moquette qui sent le chat, et l'entrée coûte 3 leva : on discute cinq minutes dehors pour savoir si on essaie de rentrer gratuitement ou si on rentre, quand le videur, sans doute désespéré par le peu de gens dans la boîte, vient lui-même nous chercher. A l'intérieur, surprise : au milieu d'une grande salle presque vide, deux strippeuses qui se déhanchent en très (très) petite tenue sur le podium ! Ambiance décorations antiques une fois de plus, mais à l'égyptienne...

Invasion du podium, que les serveurs enflamment toutes les dix minutes.

Etranges, ces clubs bulgares...