15 juillet : le jour du grand départ...
L'excédent de bagages me fait peur, je porte deux couches de fringues sur moi, un manteau, une écharpe, un bagage à main qui menace d'exploser à tout moment, et les 20 kilos pour la soute sont respectés. D'autres voyageurs ont sans doute été moins prévoyants : l'avion part avec une heure et demie de retard, pour cause de retard dans le transport des bagages. Pas de fenêtre pour moi, je me penche de tous les côtés pour voir un bout de ciel et enrage contre tous les blasés et indifférents assis contre les hublots. Je rattrape quelques heures de sommeil manquantes, mais j'ai tellement hâte d'être en Bulgarie que j'ai du mal à dormir.
Descente de l'avion, des montagnes, des champs à perte de vue, beaucoup de vert, et une grande ville qui approche. Arrivée à Sofia, je retrouve Pepi, mon "mentor" de cette année, qui m'attend avec un petit carton à mon nom. Il doit avoir 25-30 ans, plutôt "roots", et parle très bien anglais, ce qui est pratique vu mon bulgare actuel. Il fait très chaud. On prend le taxi pour aller à l'appart, que je vais partager avec deux Français et une Allemande :
BULGARIA, Sofia 1606
13/A Hristo Botev boul.
Floor 4 ; flat 10
Rencontre avec Kevin le Toulousain et Fred le Lillois, qui sont là depuis un mois et demi déjà. L'appart est très grand, une chambre pour les mecs, une pour Amelie et moi, une sorte de salon dans l'entrée et un autre salon, une salle de bain, et une cuisine toute neuve. Et... deux lustres en plastique au plafond. Les garçons viennent aussi d'emménager, tout est encore blanc et un peu sans vie, mais on va changer ça. Petite ballade en ville en attendant l'avion d'Amelie. J'imaginais la circulation dans les rues bien pire, mais il faut quand même regarder trois-quatre fois avant de traverser, et être près à courir si une voiture a décidé d'avancer. Pas mal d'affiches un peu partout, des bâtiments variés, couverts de câbles. On passe par un parc près de chez nous, celui du palais national de la culture, un vestige communiste assez laid. Pepi nous emmène dans un autre parc, devant le théâtre national. Tout le monde est de sortie, des poussettes aux vieux. Pepi, Kevin et Fred n’arrêtent pas de croiser des amis, musiciens, jongleurs… On se pose avec eux un moment, l’ambiance est parfaite.
L’avion d’Amelie n’a pas de retard. Enfin, on se rencontre, après tous ces emails échangés. Elle a 19 ans, c’est notre benjamine (Kevin a 22 ans et Fred 26-27), vient de Hambourg, et a l’air très sympa.
Jeudi 16 juillet : première journée bulgareMes courbatures sont tenaces et résistent à la première (longue) nuit à Sofia. Encore un jour de grand soleil, impossible d’imaginer Sofia sous la neige. Le bureau dans lequel on va tous travailler est à un quart d’heure à pied. Il y a des arbres ou des arbustes dans presque toutes les rues. Amelie et moi essayons de déchiffrer les signes en cyrillique… pas toujours évident.
Emilia et Vladi nous accueillent au bureau, où ils ont préparé un repas. L’accueil est super, il y a même une banderole nous souhaitant la bienvenue. Vladi ne parle que bulgare, mais Pepi traduit et nous permet de communiquer facilement. Au menu, salade Chopska, du nom de la région dans laquelle se trouve Sofia (tomates, concombres, poivrons, feta).
Grande balade avec Pepi et Amelie, qui n’a pas encore vu la ville. Je suis très enthousiaste. Dans la rue du bureau, des musiciens jouent de la musique traditionnelle. A côté, un grand marché de livres. On se dit avec Amelie qu’on pourrait peut-être acheter des livres pour enfants et se lire ces histoires, pour débuter. Nous arrivons dans le centre historique, reconnaissable très facilement par les pavés jaunes sur le sol. Beaucoup de grosses voitures, de magasins de marques très chers, d’églises orthodoxes très belles.
Pepi nous dit qu’il faut retourner au bureau. Ca paraît un peu bizarre, mais tout est tellement nouveau ici qu’on ne se pose pas trop de questions. Là-bas, une fête surprise nous attend ! Une journaliste est là avec son photographe, notre future prof de bulgare, Maria, et tout un tas de gens plus ou moins liés au Balkan Youth Festival. On fête aussi une grande nouvelle pour l’association : l’agence nationale bulgare a accepté la venue de 20 volontaires court terme pour le festival. Découverte des banitsa et nombreuses rencontres.
La soirée se finit à nouveau dans le parc du théâtre national. Les cracheurs de feu crachent, les jongleurs jonglent, les joueurs de tennis jouent, et les jeunes, dont nous, se retrouvent tous. A nouveau, tout le monde retrouve pleins de monde et on rencontre d’autres volontaires (France –une Bretonne !-, Allemagne, Espagne…). La température est agréable, et même si la soirée est bien (bien) avancée, tout le monde est en T-shirt et robes.
Retour à l’appart, pleine de belles premières impressions.
Vendredi 17 juilletGrosse chaleur. Pepi propose de remplacer notre marche dans la ville (pour qu’on se repère rapidement) par un thé, dans l’un des endroits qu’il préfère, à deux pas de chez nous : Veda House. Ambiance indienne, pas de chaussure, énormes poufs, et thé délicieux. Celui d’Amelie est décrit comme « permettant d’attraper les nuages et de les écarter pour laisser voir le ciel bleu ». :)
Déjeuner avec les garçons dans un petit resto bulgare.
L’après-midi, Emilia (Emi) nous donne plus d’infos sur le Balkan Youth Festival. C’est elle qui l’a créé en 1996, alors que les Balkans étaient en guerre. L’idée est de rassembler les jeunes des Balkans autour des arts et coutumes traditionnels et des créations modernes. Le festival existe depuis quatorze ans, ce qui est exceptionnel, vu le peu de considération du gouvernement bulgare pour la politique de la jeunesse. Pendant longtemps, il a eu lieu à Gabrovo, puis depuis quelques années, à Sandanski, dans le Sud-Est du pays, où on va habiter un mois en septembre. Emi nous a montré des photos et des films, ça donne envie d’y être.
Comme la chambre était déjà un bordel monstre, on n’avait rien défait de nos bagages, on a profité du début de soirée pour s’organiser un peu avec Emilie. Pas encore de photos ni de déco, mais on se sent déjà plus chez nous. Nos lits ne sont pas encore arrivés, donc pour le moment on dort sur des matelas gonflables.
Et le soir, première vraie grosse soirée, dans un bar de Sofia, pour le concert d’un groupe bulgare. Prévu à 22h, ça a du commencé vers 23h30 : le percussionniste, avec une sorte de grosse caisse, les joueurs de cornemuse bulgare (!), de mandoline, de guitare étaient sur scène, et une vieille dame, haut à fleurs, collier rose un peu toc, chignon niquel, monte et commence à chanter. Tout le monde était sous le charme. Peu à peu les gens ont commencé à danser. Les airs, et danses, avaient des petits airs bretons parfois (non, ce n’est pas du régionocentrisme ^^), en particulier une ronde, dans laquelle on est tous allé danser. Au bout de quelques tours et après avoir failli tomber deux trois fois à cause d’une enceinte, mes pas ont commencé à ressembler –très grosso modo- à ceux des autres. Il y avait des gens de tout âge, et une ambiance incroyable. On est rentré dans la nuit, avec Sergui, un copain à Kevin et Fred, volontaire géorgien qui dort ici ce weekend.
Samedi 18 juillet
Lever très dur ce matin, pour acheter casseroles, passoires, couverts, et tout ce qui nous manquait encore. A cause de la chaleur, et de la pendaison de crémaillère / soirée de bienvenue (encore !) de ce soir, journée un peu tranquille…