samedi 15 août 2009

Варна – Varna

23h30 jeudi soir, la gare de Sofia est presque vide. Départ pour Varna en train couchette… sans couchette. On s’endort comme on peut, recroquevillés le cou tordu, bercés par les « tatak-tatak » des roues sur les rails… jusqu’à ce que le contrôleur –qui était déjà passé– nous réveille à coups de lampe torche au milieu de la nuit pour qu’on mette nos sacs sous les sièges. Puis que trois filles arrivent vers 2-3h et s’installent dans notre compartiment. Bref, on n’arrive pas très frais à Varna, huit heures plus tard.

Deux volontaires macédoniens, Mile et Nicolas, viennent nous chercher et nous amènent chez eux. Il fait beau et chaud, mais il nous faudra une sieste et un café pour commencer à ouvrir les yeux et à profiter de la ville. Après « la meilleure pizza à emporter de la ville » (hum… ? 25 cm de long, comme partout ici, grasse à souhait), entourés de mouettes qui remplacent les pigeons, direction la plage. Les murs sont colorés comme à Plovdiv, soit parfaitement repeints, soit complètement écaillés : une ville bulgare, une ville de contrastes. A côté des touristes qui se pavanent en maillots, des petits vieux et vieilles sont assis sur le trottoir devant une balance et louent des pesées, tandis que d’autres vendent quelques fruits. Il y a des bars, restaurants et hôtels partout. On traverse le parc maritime pour arriver à la plage, qui est bizarrement cachée à la vue par une sorte de grande muraille jaune percées de portes et fenêtres. Un peu plus loin, ce sont les bars et boîtes qui forment un mur le long de la plage. Incroyable / effroyable : certains cafés s’avancent jusqu’à l’eau. Sur la plage, « un barbecue géant », parasols et peaux cramées alignés. Premier bain de ma vie dans la Mer Noire : l’eau est juste assez chaude, c’est parfait (je ne rêve que de ça au moment où j’écris ces lignes, dans le train entre Varna et Stara Zagora). Seule frustration : ne pas pouvoir mettre ma tête sous l'eau à cause de mon nouveau piercing à l'oreille...

Fred, Mile et Nicolas
Pourtant, malgré la mer, et même si Mile et Nicolas n’arrêtent pas de louer la ville et ses charmes, je n’aimerais pas y vivre. Ambiance Côte d’Azur, entre la plage « Golden Sands » et la grande rue commerçante.
Un stand se tient au milieu d’une place : on y rassemble des signatures contre la langue turque à la télévision en Bulgarie. Et les gens affluent !

Mile et Nicolas sont volontaires SVE dans des camps pour des enfants de toute l'Europe, mais ils travaillent aussi pour une radio mise en place par des jeunes de Varna (http://www.radioorv.com/). On les accompagne. Katia, la mentor de Nicolas, nous interviewe d'abord pour la télé locale, puis en live à la radio. Je me demande s'ils ont bien passé la chanson de Gunther "Don't touch my tralala" comme Fred a demandé (http://www.youtube.com/watch?v=DbYtqAWDF2U&feature=related)...!

Interview de Fred pour la télé de Varna

Amelie en direct à la radio

Changement d'ambiance tout d'un coup: on retrouve Iveta, la mentor de Kevin et Fred, et des musiciens aux percu et au didgeridoo qu'ils connaissent de Sofia.

Dîner dans un pub irlandais tout vert : couleur de l'Irlande ou de la Kamenitza ? C'est une bière bulgare dont Katia m'a expliqué le sens du slogan "Мъжете знаят защо", "les hommes savent pourquoi". Ca continue sur la canette : un vrai homme ne tire pas la chasse d'eau, ne prend pas de bain, n'a pas d'animal de compagnie mignon et touffu, n'utilise pas de produits pour les cheveux, ne repasse pas ses jeans, ne fait pas ses courses à la galerie marchande, ne commande pas de cocktails, ne suit pas un régime végétarien... En images : http://www.youtube.com/watch?v=gEl80qKD9Kw

La Mer Noire by night: impossible de résister à la tentation de vérifier si ici aussi, comme dans l’Atlantique (du côté de Fouesnant), on trouve des algues phosphorescentes dans l'eau.

Varna (ou Ergué-Gabéric ^^) by night

Un (vrai) bain de minuit s’impose ! Un peu de folie dans ce monde de boîtes… De la mer comme de la jetée, toutes les musiques des clubs alentours s’unissent dans un mélange insupportable. Un halo de musique brille autour de la côte. Amelie et moi, on rejoint les autres pour jouer au volley sur la plage. Résultat : sur mes bras, en plus des tâches de rousseur et des coups de soleil, j'ai maintenant aussi les marques des balles mal reçues... Sur la plage, je trouve un énorme coussin, type divan, qui doit appartenir à un bar environnant. Je m'installe les pieds dans l'eau. La lune est toute roussie, ça me rappelle les soirées finistériennes à la regarder faire son chemin d'un bout de la plage à l'autre. Quelques grosses vagues m'encerclent de temps en temps et soulèvent les bords du coussin. J'ai l'impression d'être sur un radeau au milieu de l'eau, presque à en oublier le rythme des basses qui essaient de couvrir le bruit des vagues. Bien sûr, j'ai ramené du sable en souvenir.

On rentre en passant le pont des souhaits, dans un petit parc éclairé aux néons verts, ce qui lui donne un air un peu fantastique. Les supersitions varient : faut-il y passer seul, les yeux fermés ou à reculons ? Par prudence et pour maximiser nos chances de succès :) on y passe chacun seul, les yeux fermés et à reculons !


Réveil au bruit du sèche-cheveux (je déconseille). Quelques heures encore à Varna et c'est la fin de notre premier passage (éclair) ici, sans doute pas le dernier.

2 commentaires:

  1. J'adore toujours autant tes textes, vieux sac à talent (talent à prendre au sens d'aptitude remarquable et non de monnaie, ce qui reviendrait à te traiter de vieille bourse ^^)
    J'adore aussi toutes les précautions que vous avez prises pour passer sous le pont, je ne doute pas et je te souhaite que tous tes voeux soient ainsi réalisés, avec autant de bonne volonté !!!
    J'adore enfin ta petite référence au kit du bonheur parfait, je vois qu'il te sert bien, tu as l'air heureuse et je m'en réjouis.

    Gros bisouillis et gare au prochain sèche cheveux qui ose te réveiller (j'ai testé et c'est en effet très chiant) !!!

    P.s : hard la méthode bulgare des contrôleurs de train, ça fait mal un coup de lampe torche (enfin j'imagine)

    à nos nimmes, ma chère soeur

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