lundi 24 août 2009

Périple autour du Grand Balkan et de la vallée des roses

Sofia-Stara Zagora-Trjavna-Gabrovo-Sofia

Retour à Stara Zagora ce weekend : j'y ai oublié portable et appareil photo la semaine dernière ! Le voyage en train est long, mais je retrouve le plaisir des voyages seule, qui m'ont manqués (no offense). Les doubles portes au bout du dernier wagon peuvent s'ouvrir, ça fait mon bonheur un bon moment.


Arrivée à Stara Zagora, la même impression : c'est une ville où il fait bon vivre.
Le plan était de dormir là et visiter une ville pas trop loin dimanche avant de rentrer à Sofia : laquelle ? Après un aller-retour de la gare à la station de train et l'intervention bienvenue d'une Bulgare parlant anglais (certaines personnes n'ont jamais du être étrangères de leur vie pour parler si vite), je me décide pour Trjavna.

Ballade dans Stara Zagora. J'ai intérêt à retrouver l'appart de Corrado, parce que je n'ai ni adresse, ni portable. Toutes les vieilles dames sont de sortie sur les bancs au soleil, les mêmes hauts fleuris et teintures de cheveux, elles observent les passants (comme je les observe d'ailleurs) ou échangent des révélations de la plus haute importance semble-t-il. C'est très paisible.

Je demande mon chemin à une Bulgare, qui veut ensuite tout savoir de moi, qui je suis, d'où je viens, ce que je fais là, combien de temps... Toujours cette impression que plus on va vers l'est, moins les relations sont anonymes. En France, on donnerait simplement le chemin, en Bulgarie, on discute en plus un moment, et en Syrie (pour ne parler que des pays où j'ai été) on vous invite à passer l'après-midi à la maison autour d'un café et de gateaux.

Corrado, Mylène (une volontaire française), Mao-Hitler le chat et mon appareil photo sont là, tout le petit monde va bien.

Le lendemain matin, entre mon appareil photo que je suis bien décidée à ne plus lâcher et mon guide de la Bulgarie, on me prend moins pour une journaliste (comme ça a pu arriver) que pour une touriste. Deux filles, rentrant de soirée, se plient en quatre pour m'indiquer où aller - je les écoute avec attention, ça a l'air de leur faire plaisir, bien que je n'aurai jamais le temps d'aller à cet endroit. Dimanche matin, toujours autant de vieux et vieilles sur les bancs, et toujours cette même ambiance qui donne envie de faire comme eux.

Entre Stara Zagora et Trjavna, il n'y a qu'une cinquantaine de kilomètres, mais aussi la montagne du Grand Balkan et un bon nombre de petits villages : le voyage dure 2h30 ! Mes compagnons de route sont une Autrichienne en vacances, Koschka, et un Bulgare prof d'allemand, Georgi. Une belle rencontre. Et de nouveaux projets peut-être : présenter le Service Volontaire Européen à Plovdiv, dans le lycée de Georgi, et pourquoi pas à Vienne à mon retour ?

Trjavna. Aucune idée de comment je rentrerai à Sofia ce soir. La gare a l'air toute en travaux, personne. La station de bus est complètement déserte. En cherchant bien, quelqu'un dort caché au fond derrière un des guichets. Un bus pour Sofia ? "Niama, outre." Il n'y en a pas, demain. Bon... Et pour Gabrovo ? A 14h30 -sachant que je viens d'arriver et qu'il est plus de 13h. A peine le temps de se rendormir que je suis de retour : et après 14h30 ? Il n'y avait qu'à demander : il y en a un à 16h30 ! Parfait, on verra après pour la suite.

Trjavna est l'une des plus belles villes de Bulgarie que j'ai vues jusqu'ici.

La tour de l'horloge


Trjavna est connue pour ses sculpteurs sur bois. Discussion avec l'un d'entre eux qui m'offre le privilège de prendre une photo (voir le signe caché au milieu à gauche de la photo)

Dans un des ateliers, je fais connaissance avec l'équipe de sculpteurs, qui me montrent leurs différents travaux et me font essayer quelques coups sur le Saint George ci-dessus (le saint protecteur de l'armée bulgare)

Dimitar Kazakov, dit "le Chagall bulgare", a donné une grande collection à la ville en reconnaissance du séjour qu'il a passé là-bas.










Une ville d'artistes : Petko et son fils Pentcho Slaveykov, deux grands poètes bulgares

Retour à la station de bus, je prends mon temps. 16h10 : un car part pour Gabrovo. A une seconde près, je l'aurai raté (en étant pourtant bien 20 minutes en avance), ce qui aurait sans doute voulu dire qu'il aurait fallu dormir ici. Incroyable ! Je souris de ma chance, d'autant plus quand j'imagine ma rage si j'étais arrivée à l'heure pour un car parti en avance.

L'heure de vérité à Gabrovo : est-ce que je vais pouvoir rentrer ? Chance, malchance ? Il y a un bus qui part dans un quart d'heure ! Mais la guichetière est aimable comme une porte de prison : "niama, niama, outre" (il n'y a pas, demain). Du genre qui a un non-sourire (pas une ligne horizontale des lèvres, mais tombant vers le bas) gravé dans les traits du visage. Fin de discussion. Après tout ça, ce serait trop con de devoir rester ici. Je m'imagine déjà comment faire, quand un chauffeur de car qui attendait là intervient : il va à Sofia. Il n'y a plus de place, mais je peux m'asseoir dans le couloir ! :D il en faut une assise là, et c'est moi ! Je dois faire un peu pitié, l'assistant du chauffeur m'offre un Fanta. Moi je trouve plutôt ça marrant.

Tout le car est dans mon dos et je fais face à une bande de peluches, une vache qui dit "I love you" (et me rappelle l'éléphant jaune de Klervi. En fait pour être tout à fait honnête je m'imagine que c'est Klervi) et des dés en tissus qui se dandinent sur la musique de "radio Atlantique" (il faudra qu'on m'explique son nom).

2h30 de trajet, autant que ce matin pour aller à Trjavna, sauf qu'il y a quatre à cinq fois plus de kilomètres ! Ca fait travailler le dos, et les bras, chaque fois que le chauffeur freine... Même si j'ai de belles frayeurs -comme quand le car dépasse une mobylette et se rabat juste à temps pour éviter la voiture qui fonce sur nous- en ce qui concerne la vue, c'est peut-être la meilleure place de toutes !


L'horizon de montagnes et leurs nuances de bleu-gris a l'air peint, comme une estampe japonaise

9 commentaires:

  1. J'aime tant baptiser chacun des "espaces à commentaires" de tes articles. Je suis contente de voir que tu penses à moi même au fin fond d'un bus bulgare, assise en plein milieu de l'allée, sirotant du fanta, même si me voir me réincarner en vache n'est pas le plus beau compliment que l'on m'ait fait. Mais si la vache te disait "I love you" alors tu n'as pas tort, ça devait sûrement être un bout de moi, je suis divisible en tellement de choses que je ne sais pas ce que font chacune des cellules de mon corps. Mais sois sûre qu'un sacré paquet d'entre elles t'accompagnent ...
    Superbe week-end à ce que je vois : le mien a été aussi coloré de belles rencontres, ou devrais je dire retrouvailles : la familia est à la maison... On pense bien à toi, on raconte plein de débilités en ton honneur, on rigole, et tu nous manques. LES DALIBOUILLES RÊVENT DE TA PETITE BOUILLE ! Gros bisous ma soeurette et bonne journée

    "On appelle joie cet état de l'être qui n'a besoin de rien pour se sentir heureux..."

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  2. Ca me fait plaisir aussi que tu les baptises :)

    c'était affectueux, la petite vache, hein !

    salut à vous tous les rats

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  3. Les rats m'abandonnent ce soir, ils sont à Verdun. Ouhla ça fait très code militaire cela "les rats sont à Verdun .stop. Préparez les oiseaux. stop. les bonbons sont craquants. stop"

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  4. ta soeur est débile. stop

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  5. bien reçu - stop - et ta soeur ? - stop - elle bat l'beurre - stop

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  6. des fois j'ai quand même peur d'oublier qu'il n'y a pas que toi qui doit lire tout ça... mais j'assume :)

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  7. Desfois je mange des petits pois... mais j'assume :)

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  8. L'absurde est ma loi, mon guide, mon étoile, mon motto, ma devise, mon mot d'ordre, ma marche à suivre. L'absurde est ma soeur.

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  9. L'absurde est mon roi, mon choix, ma voie, ma foi, mon moi, mon toit, mon toi. L'absurde est ma soeur.

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