mercredi 10 février 2010

Plovdiv sous la neige

Comme j'étais arrivée en Serbie un jour avant ce que j'avais dit à Daca (prononcer [Datsa], à la serbe), Daca arrive en Bulgarie un jour avant ce qui était prévu, une très bonne surprise ! Les lettres passant visiblement mieux entre la Bulgarie et la France qu'entre la Bulgarie et la Serbie (?), on a du temps à rattraper. Comme toujours, c'est un grand plaisir de la revoir !

Petite parenthèse sur le courrier au passage : j'apprends semaine après semaine que des lettres m'ont été envoyées et ne sont (toujours) pas arrivées... Je suis très désolée de ne pas pouvoir les lire, et encore plus pour ceux qui m'ont écrit et à qui je ne réponds pas. Certaines arrivent cependant - je ne voudrais pas vous dissuader d'écrire ; seulement envoyez moi un email si ma réponse tarde trop.

L'une des raisons du voyage de Daca était l'anniversaire de Gabana, un groupe de Plovdiv qui fêtait ses dix ans. Ils avaient participé au Balkan Youth Festival en septembre, je les ai connus là-bas, Nixon, Viktor, Morj et Misho.  


Retour à Plovdiv, six mois après ma première visite - après Plovdiv au soleil, on prend la même, on enlève 50 degrés, et voici Plovdiv sous la neige... Une autre ambiance mais autant de charme.




On est hébergées chez Nixon, batteur de Gabana, et sa mère Darina. Tous les deux extrêmement gentils et hospitaliers !

Préparatifs avant le concert


Daca

Les croix font partie du décor dans la maison



Depuis ses débuts, il y a une tradition pour Gabana : fêter son anniversaire chaque année au Nylon, mais ne pas y donner d'autres concerts le reste de l'année. Et pourtant, le groupe n'arrête pas de voyager dans tous les sens entre la Serbie et la Bulgarie, de concert en concert. Mais à endroit spécial, occasion spéciale ! Ce bar a captivé mon appareil photo : aperçu des lieux.




Des instruments sont accrochés au plafond : on décroche quelques trompettes pour réveiller un des pilliers de bar qui s'endort sur le comptoir, mais bien que d'une on ne sache pas jouer et que de deux ces trompettes -vieilles de sûrement bien un demi siècle- non plus (ça vous donne une idée du son/bruit), son sommeil n'en est pas moins profond.








Le concert commence : le bar est bondé, mais je suis aux premières loges, appareil photo oblige... :)

Morj

Viktor

Nixon

Misho, le premier des fans



Daca est appelée avec le groupe pour chanter avec eux !


Честит рожден ден Габана !

Grand seigneur, pour que tout le monde ait du gateau, Morj le lance par poignées dans la foule !





Angel, Misho et Daca. Angel, un copain bulgare du groupe, qui tout d'un coup commence à ne parler qu'en anglais avec les autres Bulgares... et en serbe avec moi ("Како е "наздраве" на сърбски ?") !




Le lendemain, bien que je me lève tard, Daca et Nixon se réveillent environ quatre heures plus tard : le temps d'une longue discussion avec Darina, peut-être l'une des plus intéressantes de mon séjour en Bulgarie jusqu'ici. Tous les albums photos de la famille y passent ; elle me parle de tous les amours de sa vie, du premier au lycée à l'éventuel futur. Mais surtout, c'est l'occasion de discuter de la Bulgarie, de comparer les années du communisme (qu'elle regrette beaucoup) et l'époque actuelle, de parler des difficultés de la vie ici, dont il est difficile pour nous d'avoir pleinement conscience car on vit ici dans un appartement entre volontaires, on reçoit un salaire régulier correct par rapport aux niveaux bulgares (en 2009, le salaire moyen -et pas minimum- en Bulgarie est d'environ 200 euros) et on a certainement une autre vision des choses par le fait qu'on sait qu'on habite ici temporairement. Je trouve ça d'autant plus intéressant que je rencontre la plupart du temps des Bulgares qui sont impliqués dans des ONGs, voyagent, n'aiment pas la musique et le style de vie "tchalga", c'est-à-dire qui représentent une petite minorité de gens, et qui de plus sont jeunes et n'ont pas de souvenirs d'avant 1989. Darina quant à elle a une vie qui ressemble plus à celle de beaucoup de Bulgares : une enfance à l'époque du communisme, presque aucun voyage, des difficultés à joindre les deux bouts, pas de langue étrangère. Je suis plus heureuse que jamais d'apprendre le bulgare et l'écoute en ayant l'impression d'entendre pour l'une des premières fois tout une partie de la Bulgarie, que je connais peu. Cette idée qu'elle représente peut-être beaucoup de gens m'attriste cependant beaucoup quand on en vient à parler des Turcs en Bulgarie et qu'elle m'explique croire que tous les Bulgares portent en eux un "gêne de haine envers les Turcs", ce qui est censé expliquer ces rapports toujours assez tendus alors que l'occupation par les Ottomans date de presque 150 ans, et ce que je ne peux absolument pas accepter. Malgré la fin en queue de poisson de cette discussion autrement très intéressante, cette femme est adorable et je ne voudrais pas en donner une mauvaise image, gardez vous bien de la juger s'il vous plaît.

Darina et Nixon

Dernier café avec les copains de Plovdiv avant que je rentre à Sofia, où Daca doit me rejoindre le lendemain. Tout à coup, un vieux monsieur, apparemment un des personnages de la ville, s'approche de nous avec son grand cahier à spirales et nous demande un autographe à Daca et à moi. Qui sait au fond, sur le tas de signatures qu'il collectionne peut-être qu'un jour certaines vaudront quelque chose. Et si non c'est même encore plus beau comme collection !

La très classe boîte à cigarettes d'Angel... bien alignées, que des roulées !


Le retour de Daca est plus mouvementé que prévu : après une série de péripéties, elle rate le dernier bus pour Sofia le lendemain, et on se revoit seulement une petite heure le surlendemain, manquant de se faire écraser entre la gare des bus et celle des trains (mes insultes fusent en français - la preuve que c'est bien quelque chose de très lié à sa langue maternelle !).
Mais on se revoit normalement dasn un mois et demi à Istanbul et j'espère très bientôt pour un voyage en Macédoine !

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