lundi 19 octobre 2009

Vratsa et Berkovitsa



10 octobre : Vratsa


Envie de prendre l'air pour une journée hors de Sofia. C'est toujours un plaisir de décider en deux secondes d'où je vais partir. Il y a un train pas trop long pour Vratsa, c'est parti. C'est l'été indien, je suis scotchée à la fenêtre. On passe entre des montagnes couvertes d'arbres multicolores.





Les différences capitale-reste du pays n'existe pas qu'en France et je vois la différence entre Sofia et les plus petites villes.





J'ai d'abord cru que le sourire de la fonctionnaire de la gare venait d'un heureux hasard : enfin quelqu'un de sympa derrière un guichet (j'ai failli explosé à la Poste de Sofia, après avoir été renvoyée d'une queue à une autre). A peine sortie, deux femmes me demandent si elles peuvent m'aider. Je n'ai pas fait deux pas dans la ville que déjà elles m'ont dessiné un plan du centre, en m'expliquant ce que je peux voir, avec prix et numéros de taxis !


Le clou de la visite : le "défilé du Vracata". Des alpinistes viennent de toute la Bulgarie (voire de plus loin ?) pour ces falaises.


Même photo de plus près, pour l'échelle, vous aviez peut-être pas remarqué... Très impressionnant.



Les "frères russes" veillent sur les montagnes de Vratsa (qu'ils ont libéré de l'occupation turque)

Beaucoup de rencontres, pour le moins variées. Un groupe d'Evangélistes passionnés font du prosélytisme dans la rue principale. J'ai toujours pas bien compris le rapport entre le naufrage du Titanic et Jésus. Je vais attendre qu'une révélation me l'explique un jour. Puis une vieille dame, Baba Tieva (Grand-mère Tieva. Toutes les vieilles femmes s'appellent "Grand-mère" ici).

Baba Tieva

Un bâtiment dangereux, vu la quantité d'affiches de morts

Mais à y regarder de plus près, les affiches indiquent non seulement les morts, mais aussi les anniversaires de leur décès. Ci-dessus, 13 ans, 5 ans, 9 ans, 2 ans, 6 mois...

Au musée d'histoire, ce sceau du Moyen-Age m'interpelle pour son allure de croix gammée...

Trois Rroms, Tiha, Kamenka et Moycee (de Berkovitsa), m'interpellent pour une histoire de machine à café à laquelle je ne comprends pas grand chose. Peu importe, on finit par manger du raisin tous ensemble avant mon train du retour.

Kamenka, Moycee et Tiha
Dans le train, les rencontres continuent, avec un prêtre le jour et ouvrier dans une usine de chocolat la nuit qui va au travail ; une contrôlleuse très sympa qui m'explique tout le paysage ; et Adriana, une autre contrôlleuse, qui a l'air d'avoir très envie de connaître ses voyageurs et passe le trajet à discuter de wagon en wagon.






18 octobre : Berkovitsa

Les femmes Rroms rencontrées à Vratsa viennent de Berkovitsa et m'ont invitées à venir les voir là-bas. Cette fois, ce sera en bus, plus rapide que le train. L'autre intérêt c'est aussi qu'au lieu de passer entre les montagnes, on les grimpe puis on redescend. L'occasion de voir les premières neiges bulgares. Des traces d'abord, puis des étendues entières de blanc.

Photo du car, d'où l'effet flou pas vraiment voulu
C'est encore assez exceptionnel pour moi -ça va sans doute vite changer à ce que j'entends sur l'hiver (vraiment, une semaine à -25°C l'année dernière ?), mais j'espère faire durer l'émerveillement longtemps.


Problèmes de communication avec Tiha et Kamenka, je crois qu'on ne s'est pas comprises et qu'elles sont dans une autre ville, ça ne fait rien.
Le charme des petites villes, ça se confirme, c'est d'abord la sympathie des gens. Dans la gare presque déserte, la dame quitte son guichet et marche avec moi pour me montrer le centre. La ville est comme morte et je ne crois pas que c'est juste parce qu'on est dimanche.
Dans la maison d'Ivan Vazov, un grand écrivain bulgare (connu surtout pour Sous le joug et pour son engagement contre l'occupation turque à la fin du 19e siècle), une guide me fait une super visite.

Une des maisons d'Ivan Vazov
On alterne entre l'anglais et le bulgare, entre les mimes et les devinettes, mais je pense qu'on se comprend globalement. Elle insiste aussi pour me montrer le musée ethnographique. Ca me rappelle un peu les heures au musée des Beaux-Arts de Quimper, quand on attendait parfois désespérément les visiteurs et qu'on rêvait de pouvoir discuter avec n'importe qui pour passer un peu le temps. Il y a peut-être de ça là, mais elle a l'air passionée aussi. Des tapis, des costumes de toutes les couleurs, des reconstitutions de pièces, selon différentes époques et milieux sociaux. Les tabourets d'il y a un siècle étaient hauts d'une vingtaine de centimètres seulement, quelle taille devaient faire les gens ?
Ma guide explique que Berkovitsa est une ville pauvre. Les jeunes grandissent ici puis s'en vont pour chercher du travail à Sofia, en Grèce, en Espagne ou en Italie surtout. Ce qui fait une population assez typique pour la plupart des villes bulgares : beaucoup de vieilles personnes et de jeunes enfants. Malgré tout, même si la ville est petite et pas très active, elle a l'air de beaucoup l'aimer (à défaut d'avoir ce qu'on aime, on aime ce qu'on a ?).



Nos ancêtres les extraterrestres

PS : désolée pour tous les problèmes de mise en page, notamment les photos collées au texte, mais je me bats avec le blog et il décide tout seul des espacements...

4 commentaires:

  1. Eyho,

    C'etait une bonne journée. :)

    Je suis tres heureux que je peut compredre plus que j'ai pensé. :)

    Paddy

    RépondreSupprimer
  2. Un peu de retard pour le commentaire de cet article que j'ai pourtant dévoré dès sa parution : tant de choses à relever mais c'est sur une seule que porte ce comment.
    Je crois que je viens de comprendre la foi : comment ne peux tu pas croire en Dieu quand tu travailles dans une usine de chocolat. Ta rencontre est magique ! Pour moi il existe un lien transcendental entre chocolat et foi (foie aussi en fait)
    Bref je t'embrasse ma poule, et que la volonté du cacao soit faite !

    RépondreSupprimer
  3. :D tu me feras toujours rire !

    Sans foie ni noix,
    bien à vous

    RépondreSupprimer
  4. "nos ancêtres les extraterrestres" excellent !
    et ça a l'air vraiment trop joli.
    je pense réserver mes billets la semaine prochaine, j'ai pas eu beaucoup le temps cette semaine.
    à bientôt !

    RépondreSupprimer