lundi 28 décembre 2009

Les Ouilibot en Bulgarie

Fred vient de partir, mais l'appart ne désemplit pas ! Pour une fois, Noël sera blanc, mais toujours en famille : les Dalibot -renommés Ouilibot par Klervi (quelle talent d'adaptation !)- sont en visite en Bulgarie pendant cinq jours.

Arrivée dans Sofia, enneigée depuis quelques jours. Mais pour l'occasion, les Bretons ont tout prévus, des gants aux chapkas. Les parents s'installent dans un hôtel pas très loin de chez moi et Klervi et Julian investissent la colloc.

Après une ballade vers le controversé palais national de la culture (NDK), un énorme monument communiste dont la beauté divise encore aujourd'hui, on se rend chez mon amie Tsveti, qui nous a invités à une soirée chez elle. Au lieu du petit truc auquel je m'attendais, le repas est royal : chopska salad, tchuchki borek, liotenitsa, snejanka, bob tchorba... tout y est ! Un tableau original : on est une bonne quinzaine, amis, familles, assis sur les petites chaises d'enfants de la crèche dont Tsveti s'occupe, les plats passent de mains en mains et les conversations fusent à la fois en bulgare, anglais et français. Une très bonne première soirée !



Le lendemain, départ pour Koprivshtitsa, une petite ville à une centaine de kilomètres de Sofia. Elle ressemble un peu à Etar, que j'avais vue quand j'étais à Gabrovo, sauf qu'ici, ce n'est pas seulement une ville musée, mais des gens y vivent toujours.










Petit moment de frayeur à l'arrivée : le train ferme ses portes et redémarre alors que Klervi et ma mère ne sont pas encore descendues ! Entre le fou rire et la panique, on arrive à faire arrêter le train et on se retrouve ensemble.

Dans les rues enneigées de Koprivshtitsa, toutes les maisons dates au moins d'un siècle, de l'époque dite d'"Eveil National", au moment où des comités révolutionnaires s'organisaient un peu partout pour libérer la Bulgarie de l'occupation turque. La petite ville est aussi connue car le premier coup de fusil d'une grande révolte (qui a échoué) en 1876 y a été tiré.

















Déjeuner dans une auberge bulgare traditionnelle













Opa...



On dirait qu'on est presque les seuls dans cette ville... Les maisons, et surtout leurs couleurs, sont très belles.

















Julian en petit bulgare





Klervi prend la situation en main : mieux vaut pas risquer de rater le train deux fois !

De retour à Sofia, on passe la soirée avec Valya, Ivo et Plamen, des amis bulgares, et Kevin au marché de Noël, où un concert a lieu.

Martine et Kevin


Ivo et Plamen


Valya, moi et Jul





Suite de soirée dans un petit bar sans électricité, éclairé aux bougies, Hambara.

Le lendemain, Klervi et Patrick décident de faire l'expérience des coiffeurs bulgares :





Problème de traduction : c'était ça "plus de volume" ? Klervi se sent star des années 70 pendant quelques heures.



Après un déjeuner dans le meilleur resto de Sofia pour les plats, le service et l'ambiance (ils passent même Caravan Palace ! Inédit en Bulgarie), Sun and Moon / Слънце и Луна, direction le "marché des femmes", l'un de mes lieux préférés de Sofia (boulevard Stefan Stambolov).



Je n'ai toujours pas vraiment compris pourquoi il s'appelle "marché des femmes", car il y a autant d'hommes que de femmes ici. Une ambiance vraiment différente du reste de la ville. Tout le monde crie, discute, appelle. Des sons et des couleurs partout. La vendeuse ci-dessus, quand j'ai demandé à acheter ses tomates, m'a dit très gentiment qu'elles n'étaient pas bonnes et que je ferais mieux d'en acheter ailleurs. Peu importe qu'on ne lui achète rien ! Ce n'est pas un comportement rare ici.



Dans ce marché, face aux stands, des vieux et vieilles vendent un peu de persil, quelques fruits de leur jardin. Tout coûte une bouchée de pain. D'autres debout semblent attendre et interpellent les passants : "Tsigari, tsigari, tsigari". Ils vendent des cigarettes sous le manteau.

Le marché des femmes, c'est aussi le lieu où on peut vraiment trouver tout ce qu'on cherche. Il y a quelques mois, on accueillait un Français qui voyageait uniquement  en vélo depuis plus d'un an en Europe et qui avait absolument besoin d'un chaîne particulière pour son vélo, qu'il a trouvé là-bas, entre les pomeau de douches, les boulons, les haches, les poteries, les fringues...



Autre marché, autre ambiance : les Halles (Halite), un marché couvert très joli mais déjà plus classe.



Passage par la magnifique Sveta Nedelia et ses milliers de bougies pour la veille de Noël.



On passe tous la soirée de Noël à l'appart, avec Kevin. Vladi nous a ramené un grand rouleau de banitsa au cirene, avec tout ce qu'on a à manger et à boire on pourrait hiberner ici des jours !




Je croûle sous les cadeaux : ci-dessus, un livre de recettes à rassembler (pour l'instant, il y en a des bulgares, allemandes, françaises et anglaises), de Rebekka


Klervi s'est surpassée, entre les bonbons nihilistes sans goût, le porteur de pages (un rêve qui ne me lâchait pas depuis au moins quinze ans), le stylo invisible et... la serviette de bain de minuit (ci-dessus) ! Entre autres...



Une très belle soirée, sous le signe du nouveau rituel de "survatchka" inventé par notre nouvelle grande prêtresse, Клерви !

Le jour de Noël commence par une série de poisses. Rendez-vous assez tôt pour partir à Veliko Turnovo. Mais... la porte principale de l'immeuble est fermée et la clé ne rentre pas dans la serrure ! La dernière fois que ça nous est arrivé, on voulait sortir un soir avec Seb et Quentin qui allaient rentrer en Belgique en avion le lendemain. On est resté coincé pendant trois quarts d'heure devant la porte, les outils du voisin n'ont servi à rien, aucune porte ou fenêtre par lesquelles sortir... un bon début de film d'horreur finissant en scènes de folie et de cannibalisme ! La seule solution, c'est que quelqu'un dehors ait la clé et ouvre (je vous épargne la description de cette serrure capricieuse). Donc branle-bas de combat à l'appart ! On s'en tire finalement ce matin là en lançant la clé du quatrième étage à mon père qui nous libère.

Les mésaventures continuent à la gare. Le bus de 10h30 ? Ah non, il n'y en pas avant 14h30. Et pour Kazanlak ? Pas non plus avant quelques heures... On fait contre mauvaise fortune bon coeur et restons quelques heures à Sofia.


Je n'ai jamais vu la cathédrale Alexandre Nevski si pleine ! C'est la première cérémonie religieuse de Noël que je vois. Les choeurs sont magnifiques, beaucoup de personnes sont très émues.
Plus loin, dans l'église Ste Sofia (qui a donné son nom à la ville), on a même la chance d'assister à un baptême !


Dans le marché d'antiquités face à la cathédrale, entre de nombreux objets communistes et nazis (dont il paraît qu'ils sont en fait fabriqués en Chine), on déniche de petits trésors, toutes sortes d'instruments de musique, de vieux jouets, de photos...


L'église orthodoxe russe St Nicolas

Finalement, on arrive dans le bus pour Veliko Turnovo, dans le centre de la Bulgarie. Mais les problèmes ne sont pas finis... J'ai réservé un hôtel sur les conseils de Fred, mais j'ai oublié chez moi le papier où sont indiqués son nom et son adresse. Plus de batterie sur le portable. Pour seule info, le fait que le propriétaire vient d'Ecosse : c'est maigre. Une dame à la gare m'aide et appelle un tas d'hôtel pour trouver où est notre réservation, en vain. En désespoir de cause, on se rend au centre, où notre dernière chance est mon vague souvenir des rues que j'avais parcouru un après-midi il y a deux mois. Mais ça marche et on arrive enfin au Phoenix Hostel ! Voyageurs voyageuses, vous savez où dormir à Veliko Turnovo !



L'accueil de Cathy et de Nick était parfait ! Un peu de pub pour eux : en arrivant, un verre est offert aux voyageurs ; pour trois nuits, une est offerte si on les prévient de la durée du séjour, et en partant, si on est d'accord, une photo de l'invité est prise et affichée sur un grand mur. Et la garantie de soirées très sympas !

Seule bémol pour moi : épuisée des derniers jours et un peu malade, je n'ai pas vraiment profité de la ville cette fois ci, mais j'y retournerai sans aucun doute ! Ci-dessous, les photos de Klervi ou Julian.




Tsaravets, la citadelle de la capitale médiévale de la Bulgarie





Samedi, avant de rentrer à Sofia, on fait un crochet par Gabrovo pour revoir / rencontrer des amis du festival.


Ina, Ani et Ivan


Desi, Stephanie et Ina

De retour à Sofia, on retrouve Johan, un volontaire allemand à Burgas (le colloc de Rebekka), qui s'apprête à partir deux jours en Serbie pour un concert de Boban Marko Markovic, passer le Nouvel An chez nous, retraverser toute la Bulgarie en bus, puis à repasser à Sofia avant de s'envoler pour l'Allemagne pour être DJ à un concert de musique des Balkans ! Dernière soirée au Discreet, où travaille Vladi, notre collègue et copain du festival.

Dimanche, le dernier jour en Bulgarie pour ma famille, est arrivé très vite. Dernier shopping au marché de Noël de NDK, le palais national de la culture. On s'infiltre au dernier étage -accès interdit- pour la vue sur Sofia. Déjeuner dans un autre lieu à ne pas manquer à Sofia, Veda House, un salon de thé - restaurant coloré où on s'assoit à l'indienne sur des coussins sur le sol.

Ultimes négotiations avec les chauffeurs de taxi, qui auront essayé de nous jouer plusieurs sales tours cette semaine -j'ai aimé notamment le "je vous le fais à 15 leva au lieu de 20 parce que vous êtes cool" à mes parents, au lieu de 3 leva normalement ! Ou l'autre à qui j'ai fait remarqué qu'on n'avait pas fait 4 km en 30 secondes et qui avait "oublié" de mettre son compteur à zéro après le client précédent. Un conseil pour les voyageurs éventuels à Sofia : le trajet entre l'aéroport et le centre-ville ne doit pas dépasser les 10-15 levas ! Un copain turc ne parlant ni bulgare ni anglais a notamment du payer 100 levas une fois. Autre conseil : essayer de donner le compte juste (plus ou moins), car sinon il y a des chances qu'on ne vous rende pas la monnaie.

Et déjà l'aéroport, et le passage dans la zone où je n'ai plus accès. Cinq jours intenses mais j'espère une bonne introduction pour de futurs voyages en Europe de l'Est. Julian et Klervi, je vous attends en juillet si ça marche pour vous. Чао чао les Ouilibot / Уилибо, à dans six mois !